Les élèves affectés dans les établissements privés se révoltent

05 décembre 2014

Le 18 novembre, les élèves affectés par l’État dans les établissements privés de la commune d’Abobo ont sillonné les lycées et collèges publics pour empêcher leurs camarades de suivre les cours et les faire sortir des salles de classe. Leur colère s’explique par le fait qu’ils soient, depuis plus de deux semaines, chassés des classes par les « fondateurs » des établissements les accueillant.

En effet, à ces patrons d’écoles privées, l’État ne leur a pas versé de quote-part sur les frais d’inscriptions des élèves affectés dans leurs établissements. Les négociations entreprises par les autorités gouvernementales n’ont rien donné. C’est ainsi qu’ils ont décidé de mettre dehors tous ces élèves.

En réalité, ces patrons qui réclament la somme de 39 milliards à l’État, ne sont que des exploiteurs. En effet, les enseignants qui dispensent les cours dans ces établissements sont très mal rémunérés. Certains ne touchent même pas le salaire d’un ouvrier. Les classes sont surchargées et dans certaines écoles il n’y a pas de toilettes et souvent pas d’eau courante. En un mot, c’est un enseignement au rabais qui est dispensé aux élèves qui sont en grande majorité des enfants des travailleurs. C’est d’ailleurs à cause de la mauvaise qualité des cours dispensés dans ces établissements qu’ils sont généralement appelés « écoles boutiques ».

C’est à juste titre que ces élèves se révoltent et empêchent leurs camarades de prendre les cours pour se faire entendre, face à l’indifférence du gouvernement. Car pendant qu’ils sont à la maison, les cours continuent sans eux et pourtant à la fin de l’année, ils seront tous évalués sur l’ensemble du programme.

Comme à son habitude, le gouvernement traîne les pas quand il s’agit de faire face aux problèmes qui touchent les travailleurs et la population pauvre. D’autant plus que les enfants des riches ne fréquentent pas ces établissements. Quand leurs enfants ne sont pas dans un lycée français ou un établissement de renom des quartiers huppés, ils sont dans les écoles en Europe ou aux États Unis.