Le quotidien des travailleurs – Port-Bouët : incendie dans le quartier Adjawi, plusieurs familles sans logement
Dans la journée du dimanche 10 septembre aux environs de 14h sous un soleil de plomb, un incendie s’est déclenché sur un ilot de logements bâtis en bois. Plus de soixante-dix logements ont été réduits en cendres. Les pompiers sont arrivés deux heures après pour faire juste le constat et repartir malgré les multiples appels de détresse. Dans ce village délaissé par le gouvernement, habitent en majorité les ouvriers de la zone industrielle de Koumassi, de Vridi et ceux des BTP (Bâtiment et Travaux Publics).
Les habitations sont généralement construites en bois et enveloppées de plastiques. Elles sont à moindre coût et correspondent aux revenus des ouvriers. Il n’y a pas de cuisine, les toilettes sont communes. Avec un salaire de misère, les ouvriers n’ont le choix que d’habiter dans des logements dont la surface est quelque fois tout juste de quelques mètres-carrés composés d’une seule pièce appelée communément « entrer-coucher ». Cet espace peut regrouper parfois 6 membres d’une famille ou un groupe de travailleurs qui se cotisent pour payer le loyer entre 10.000f et 25.000f CFA équivalant par ailleurs au quart ou au tiers du salaire.
Dans le quartier d’Adjawi, l’eau potable est rare. C’est grâce aux puits que les familles ont de l’eau. Quant à l’électricité, ce sont des branchements anarchiques dont la tension est toujours faible. Les courts-circuits sont récurrents et peuvent provoquer des incendies. Néanmoins, les causes précises de l’incendie qui vient d’avoir lieu ne sont pas connues. Le fait est que même les pompiers ne sont finalement pas intervenus, comme pour dire que ce ne sont là que des taudis pour pauvres !
Selon certaines rumeurs, ce sont des propriétaires terriens qui seraient à l’origine de cet incendie pour chasser ces locataires indésirables et mettre en valeur leurs terrains. Tout cela est possible, quand on sait que dans cette société capitaliste, la vie des travailleurs ne compte pas beaucoup, ni pour les autorités, ni pour les capitalistes qui les exploitent et qui s’enrichissent de leur travail.