Le quotidien des travailleurs – CMEC, chantier Abobo-Doumé : les travailleurs en lutte pour de meilleurs salaires
Cmec est une entreprise de Btp basée à Abidjan et ayant des chantiers dans plusieurs villes. Le lundi 2 octobre 2023, les travailleurs du chantier d’Abobo Doumé dans la commune d’Attecoubé ont marqué un arrêt de travail pour dénoncer les mauvaises conditions de travail et les bas salaires.
En effet, c’est depuis le jeudi 28 septembre que les ouvriers menuisiers réclament une augmentation de salaire. Pour le même travail, les uns touchent 6500 F par jours et d’autres 5000 F. Quant aux manœuvres, ils ne touchent que 3500 F.
Au cours de la négociation, le patron a concédé une augmentation de 500F mais uniquement pour les menuisiers payés à 6500 F. Pour les autres, ouvriers et manœuvres, il leur a dit que leur salaire restait en l’état et que c’est à prendre ou à laisser. Manifestement, il veut diviser les travailleurs pour mieux les exploiter.
Le samedi 30 septembre à la descente, les travailleurs à qui le patron avait promis une augmentation ont remarqué que c’était plutôt une plaisanterie. Chacun s’est retrouvé avec les mêmes salaires qu’avant.
Alors le lundi 02 octobre tôt le matin, les travailleurs se sont réunis et ont décidé de se rendre à la base. Ils ont exigé la reprise des négociations pour une augmentation générale des salaires pour tous : manœuvres, menuisiers, électriciens et ferrailleurs. Ils étaient unanimes et déterminés. Mais la direction a une nouvelle fois rejeté leur demande. Ce même jour, la grève fut effective et suivie par tous.
Le lendemain, ils se sont rendus de bonne heure sur le site pour discuter avec les nouveaux travailleurs convoyés par le patron. Ils se sont rapprochés de ces derniers et leur ont expliqué les raisons de leur arrêt de travail. Ils ont été compris.
Vu que la situation tournait à l’avantage des grévistes, la direction a fait appel à la police. Après des heures de discussion, le directeur du chantier a fait deux propositions : soit, ils forment des équipes pour prendre des bâtiments en contrat, soit ils reprennent le travail sur la base des mêmes salaires. Au risque de perdre leur ancienneté, ils ont décidé de travailler avec ce même salaire.
Finalement, même s’ils n’ont rien obtenu cette fois-ci, le moral est bon. Ils continuent de se réunir et appliquent l’adage qui dit qu’il faut « reculer pour mieux sauter » et en profiter pour mieux s’organiser.