Le quotidien des travailleurs – CGGC, voie Y 4 : les travailleurs reprennent le chemin de la lutte
La CGGC est une entreprise du BTP qui réalise la première partie de la voie Y 4 appelée aussi la « voie du contournement de la ville d’Abidjan ». Cela fait plus de deux ans que les ouvriers travaillent nuit et jour pour des salaires de misère.
Ces conditions difficiles de travail sont la cause de grèves à répétition. La dernière en date était celle des chauffeurs qui dénonçaient le renvoi abusif de certains d’entre eux. La gestion de l’ensemble des travailleurs est confiée à une structure de placement de main d’œuvre dénommée GBS. Des petits chefs sur le chantier mettent la pression sur les travailleurs au point de renvoyer eux-mêmes certains, ce qui provoque aussi de petites grèves par-ci par-là.
Les travailleurs ont commencé à s’organiser et tiennent des réunions hebdomadaires regroupant près d’une centaine de travailleurs sur les 250 qu’emploie l’entreprise. Ils ont saisi la direction de GBS et ont déposé un préavis de grève avec plusieurs revendications dont le rappel de l’augmentation du salaire catégoriel depuis 2023, le paiement des droits des travailleurs licenciés et des « mesures d’accompagnement » à hauteur de 300 à 400 mille pour chaque travailleur à la fin de son contrat.
Pour éviter un arrêt de travail, la direction a entamé des discussions en présence de l’Inspection du Travail. Les travailleurs, conscients que c’est par leur force et leur détermination que le patron cèdera, ont fait accompagner les délégués du personnel par plusieurs autres collègues choisis par eux-mêmes.
La direction a donné un délai d’un mois pour se prononcer. Les travailleurs, de leur côté, comptent mettre à profit cette période pour mieux se mobiliser, car ils ont en tête que les maigres avantages obtenus lors d’une précédente grève en 2022, ont été obtenus suite à des arrêts de travail.