Le quotidien des travailleurs – CCEC-CI Touba : pour avoir réclamé leur salaire, les travailleurs ont été réprimés par la gendarmerie
CCECC-CI est une entreprise qui exerce dans le secteur du BTP notamment dans la construction des routes. C’est cette entreprise qui a en charge la réalisation d’une partie du tronçon de la route Touba-Ouaninou-Sawéla-Frontière Guinée.
Cette entreprise passe par des structures de placement de main d’œuvre en espérant ainsi se désengager en cas de problèmes. C’est cette structure qui se charge de payer les salaires, mais les problèmes sont légion. Les heures supplémentaires ne sont pas payées, la déclaration à la Cnps pas effective ou encore le salaire qui vient en retard comme ce fut le cas cette fois-ci.
Le 18 juillet 2023, les travailleurs ont été mis en chômage technique. Une semaine après, la direction a voulu reprendre le travail avec quelques-uns, mais les travailleurs ont refusé malgré l’intervention de différentes autorités préfectorales de la région.
C’est ainsi qu’à la fin du mois, elle a voulu utiliser le payement de salaire comme un appât pour obliger les travailleurs à reprendre le travail. Ces derniers ont refusé. Le 9 août, ils se sont rendus sur le chantier pour réclamer leur salaire. Arrivés à la base, on leur fait savoir que l’entreprise n’a pas les moyens financiers pour payer les salaires. Les travailleurs ont érigé des barricades à l’entrée de la base pour que personne ne rentre ni ne sorte tant qu’ils n’auront pas leur salaire. Ils ont passé toute la nuit à veiller sur les barricades. Le patron a fait intervenir les forces de l’ordre. Finalement, c’est tôt le matin que la gendarmerie est venue gazer les travailleurs. Elle les a même poursuivis jusque dans les villages environnants.
C’est par la suite que les autorités de la ville de Touba sont intervenues et ont demandé au patron de soigner les blessés et d’indiquer une date pour le payement des salaires.
Ce mouvement a montré à ces travailleurs le vrai rôle de l’État, un instrument au service des riches. Car pour avoir réclamé leur salaire, ils n’ont eu droit qu’à des jets de lacrymogène sur leur tête.