Le pouvoir en place n’a pas encore fini d’entendre parler des ex-combattants FRCI !
Les ex-combattants Fafn, au nombre d’une dizaine de milliers, insérés au sein des Frci, avaient ouvert le bal en se mutinant pour exiger une part du gâteau dont se gavent les capitalistes et les hauts dirigeants au pouvoir. Le nombre total de ces ex-combattants se situerait entre 70.000 et 100.000. Seulement une petite partie d’entre eux a été insérée. Les autres sont toujours dans l’attente. On peut considérer que tous n’ont pas encore fini de présenter leur note au pouvoir en place. Manifestement, ces ex-combattants sont pour l’instant organisés chacun dans leurs coins.
Après les premiers, ce sont ensuite ceux de la douane et de la gendarmerie qui s’étaient invités au bal. Les seconds avaient même séquestré le ministre de la Défense le jour de la négociation. Celui-ci s’était aussitôt expliqué à la télévision pour dire que les ex-combattants avaient mal agi mais qu’ils s’étaient excusés auprès de lui. Quant au gouvernement, il avait par la suite nié cette séquestration. Une façon aussi de baisser son pantalon ! Toujours est-il qu’aucune information n’a ensuite filtrée sur ce qu’ont réussi à arracher ces gendarmes et ces douaniers. Le gouvernement n’a rien communiqué sur le sujet, pour ne pas donner des mauvaises idées aux autres.
Le 18 décembre, ce sont les Frci rattachés au camp commando d’Akouédo qui ont bloqué la circulation sur la route de Bingerville. Cet épisode s’est terminé le lendemain ou le surlendemain par une fusillade durant une matinée dans les environs du camp de la gendarmerie d’Agban et l’arrestation, a-t-on appris, d’un certain « tracteur », un ancien com’zone, qui serait à l’origine de cette dernière mutinerie.
Autant dire que des « tracteurs » de cette espèce, il doit y en avoir dans chaque camp d’ex-combattants qui sont éparpillés ici et là. Tant qu’ils ne sont pas organisés ensemble, le pouvoir arrivera peut-être à les contenir à coups de milliards de francs. Mais Ouattara et son pouvoir sont encore loin d’avoir fini d’entendre parler d’eux. D’autres suivront nécessairement ce chemin pour exiger aussi leur part.
Mais ce que le pouvoir et les capitalistes craignent surtout, c’est que ces mouvements revendicatifs dans son propre camp ne finissent par contaminer les travailleurs qu’ils exploitent et qu’ils oppriment et que cela n’aboutisse à une explosion sociale salutaire pour les populations opprimées.