La vie est de plus en plus chère et les salaires ne suivent pas
LEUR SOCIÉTÉ
À Abidjan, en plus des denrées de premières nécessités, les loyers et le transport ont plus que doublé en moins de dix ans. L’exemple de Yopougon et d’Abobo, deux communes populaires d’Abidjan où logent surtout des ouvriers et autres populations défavorisées, est édifiant. À Yopougon avant 2011, les chambres étaient louées entre 10 000 et 15000 Fr (eau et l’électricité comprises). Aujourd’hui, pour ces mêmes chambres, il faut débourser 30 000 à 40 000 F. Pour un appartement 3 pièces, le loyer variait entre 60 000 et 80 000 Fr. Aujourd’hui pour ces mêmes appartements, il faut débourser plus de 130 000 Fr. À Abobo, un appartement 2 pièces qui était à 12 000 Fr est passé jusqu’à 60 000 Fr dans certains quartiers.
De ce fait, de plus en plus d’ouvriers logent dans des baraques précaires en bois communément appelées Sicobois. Là aussi les loyers rivalisent maintenant avec ceux des maisons en dur. En dix ans, ils sont passés de 5 000 / 7 000Fr à 15 000 / 20 000Fr.
Le coût du transport a aussi grimpé du fait que les transporteurs s’arrangent pour supprimer toutes les lignes directes durant les heures de pointe. Ainsi, les mêmes trajets sont scindés en deux ou trois, ce qui revient à multiplier dans les mêmes proportions leurs coûts.
Sachant que le salaire moyen d’un ouvrier varie entre 80 000 Fr et 150 000 Fr, frais du transport compris, comment joindre les deux bouts dans ces conditions ? On est obligés de se serrer encore plus la ceinture à chaque flambée des prix. Les riches et le gouvernement attendent peut-être que la révolte éclate avant de réagir.