La rentrée scolaire, c’est la galère. bientôt la colère ?
Les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent pour les travailleurs. C’est toujours un moment de grande angoisse : comment inscrire les enfants, comment faire face aux frais d’écolage qui sont en progression continuelle, comment régler les fournitures ?
Pour la majorité des familles ouvrières, leurs enfants sont orientés dans des écoles secondaires semi-privées car il n’y pas assez d’écoles publiques. Ils doivent débourser entre 40 000 F et 150 000 F voire plus, alors que la scolarité de ces enfants est censée être subventionnée par l’État. À cela, il faut ajouter les frais annexes dont l’annulation avait été annoncée en fanfare mais qui persistent au nez et à la barbe des pouvoirs publics.
Une fois les enfants inscrits, les problèmes ne sont pas terminés pour autant. Le coût des fournitures ne cessent de grimper. L’augmentation du prix du papier est en général directement reportée sur celui des cahiers et des manuels scolaires. À cela il faut ajouter le fait que les manuels scolaires sont continuellement renouvelés. Cela limite leur réutilisation et oblige les parents sans cesse à acheter de nouveaux livres.
Avec le niveau des salaires actuels, la plupart des travailleurs sont contraints de recourir à des prêts scolaires auprès de l’employeur et à son bon vouloir, sans quoi la rentrée sera compromise pour beaucoup d’enfants de prolétaires. L’écrasante majorité des travailleurs sont des journaliers et n’ont pas accès à ces prêts.
Tout cela fait que la rentrée scolaire fixée début septembre ne sera effective pour beaucoup d’enfants qu’en novembre ou en décembre. De nombreux enfants de travailleurs sont contraints d’arrêter la scolarité parce que leurs parents n’ont pas assez de moyens pour payer ces frais qui ne cessent d’augmenter alors que les salaires ne suivent pas la cherté générale de la vie.
Et dire que les autorités de ce pays ne ratent aucune occasion pour dire que l’école est « gratuite et obligatoire ».