La population continue d’exiger un gouvernement civil
Soudan
La tension entre l’opposition et l’armée est loin de s’apaiser. Les organisations d’opposition, et avec elles la population des villes, manifestent pour exiger une autorité de transition composée d’une majorité civile. L’acteur principal de la protestation, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) maintient la manifestation quotidienne devant le QG de l’armée. Pour l’instant les généraux du Conseil militaire ne veulent pas reculer devant la détermination de l’opposition. Devant cette épreuve de force, l’ALC et l’Association des professionnels soudanais (APS) envisagent d’organiser une grève générale dans tout le pays.
Rappelons que le dictateur Omar Al-Bachir, au pouvoir depuis 30 ans, a fini par être renversé le 11 avril dernier par le soulèvement populaire. Durant son long règne il a semé la terreur contre les opposants politiques, plus particulièrement contre les militants du Parti Communiste soudanais, l’un des plus anciens implantés en Afrique, et aussi contre les militants syndicaux. De nombreux militants ont été massacrés par son régime, d’autres sont morts en prison. Ceux qui ont survécu ont été contraints de s’exiler ou de survivre dans l’ombre. La remontée de la contestation populaire depuis quelques mois est probablement pour eux une occasion de refaire surface et de renouer avec le mouvement ouvrier.
Quelle va être l’ampleur de la grève générale ? Comment les généraux au pouvoir vont-ils réagir ? Accepteront-ils de laisser le pouvoir au civil comme le réclament les manifestants ? Et ce gouvernement civil, comment réagira-t-il face aux aspirations des travailleurs et des petites gens qui attendent de lui une amélioration de leurs conditions d’existence ?
Ce qui est sûr c’est que pour faire aboutir leurs revendications, les travailleurs ne pourront compter que sur leurs luttes et leur détermination sans remettre leur sort entre les mains des politiciens qui en profiteront pour se hisser au pouvoir et se retourneront contre eux.