La misère sécrétée par le capitalisme suscite l’exode massif de migrants africains vers l’Europe

10 avril 2014

Le 18 mars, près d’un millier de migrants africains ont tenté collectivement de franchir les grilles de Melilla, enclave espagnole en territoire marocain. Malgré la violence des policiers espagnols et les hauts remparts de grillages surmontés de barbelés et de lames de rasoirs, près de cinq cents d’entre eux ont réussi à passer.

Le 6 février dernier, à Ceuta, une autre ville espagnole située au Maroc, plusieurs centaines d’Africains avaient tenté leur chance à la nage. La police espagnole avait tiré des balles en caoutchouc sur les nageurs faisant 15 morts parmi eux.

La tentative de Melilla est la plus importante de ces dernières années, mais elle n’est pas la seule, 4000 migrants auraient réussi à passer en 2013 et actuellement il y en aurait 40 000 qui attendent au Maroc une opportunité de passer et 40 000 autres à la frontière de la Mauritanie avec le Maroc.

Les personnes qui laissent derrière eux sur le sol africain, des êtres qui leur sont chers, parents, conjoint et enfants, pour tenter de trouver ailleurs sous des cieux plus cléments, des moyens de vivre plus décemment afin de leur venir en aide ne le font qu’en désespoir de cause. Elles le font parce qu’elles estiment qu’elles n’ont pas d’autre choix pour fuir le dénuement, les dictatures, la xénophobie et d’autres calamités qui minent leur existence.

D’année en année cette situation ne fait que s’aggraver. Les forêts, le sol et le sous-sol du continent africain sont pillés depuis plus d’un siècle de pillage impérialiste précédé de la saignée qu’a constitué la traite négrière en direction de l’Amérique. Le fruit du travail des ouvriers et des paysans africains a été détourné au profit des firmes multinationales et celles-ci ont fait la fortune des capitalistes qui en sont les propriétaires.

Aujourd’hui l’Afrique est exsangue et en proie à toutes sortes de calamités. En cette période où le système capitaliste est malade et en crise, la soif de profits des classes riches ne connaît plus de limite, ne laissant derrière eux que misère et désolation. Nos dirigeants n’ignorent pas cette situation mais eux-mêmes ne sont que des marionnettes consentantes grassement rémunérées et serviles à l’égard des grandes puissances et des firmes qui tirent les ficelles.

Les peuples d’Afrique ne sont pas les seuls à subir les méfaits du système capitaliste en crise. A l’intérieur même des citadelles des pays riches les travailleurs sont en proie au chômage, aux bas salaires et à la dégringolade multiforme de leurs conditions de vie. Les travailleurs des pays tels que la Grèce, le Portugal, l’Espagne et d’autres subissent de plein fouet le dictat de leurs créanciers, les grandes banques. A des degrés divers tous les pays sont frappés par le chômage et le climat d’insécurité qui en résulte.

Alors les travailleurs des pays riches et ceux des pays pauvres n’ont pas d’autre choix que celui d’opposer une résistance la plus farouche possible à ce système dément qui mène l’humanité à la catastrophe.