La grève, c’est l’arme des travailleurs pour défendre leurs intérêts !
ÉDITORIAL
La grève déclenchée par les travailleurs de la Zone Industrielle de Yopougon, le 12 octobre, est sans conteste la voie à suivre pour nos futures luttes. Les revendications portaient notamment sur la fin de la journalisation du travail et une augmentation conséquente des salaires.
Quelques centaines de travailleurs organisés et déterminés ont réussi à bloquer la zone industrielle et à entrainer, il est vrai de gré ou de force, des milliers d’autres travailleurs dans la grève. Ces camarades ont montré qu’il était possible de s’organiser et de lutter tous ensemble, en unissant nos forces au-delà des corporations, au de-là des murs qui séparent les usines. Tous les travailleurs ont fondamentalement les mêmes intérêts à défendre contre l’exploitation et la précarité !
Alors, si une poignée de camarades audacieux sont capables de paralyser 400 entreprises, on peut imaginer ce que des dizaines de milliers de travailleurs organisés et tout autant déterminés seraient capables de faire ! La grève c’est la force des travailleurs. Ces derniers ont en face d’eux des capitalistes qui sont non seulement organisés pour défendre bec et ongles leurs intérêts, mais qui bénéficient aussi de la force de répression que l’État bourgeois met à leur service. On a vu encore une fois que les bombes lacrymogènes, les coups de matraques et la prison n’étaient pas contre les capitalistes qui nous affament mais contre nous les exploités qui ne demandons qu’une juste rémunération notre travail et un peu plus de justice à notre égard !
Dans la semaine qui a suivi la grève, dès la reprise du travail, les capitalistes ont jeté dehors les travailleurs qu’ils avaient indexés comme des grévistes mais aussi tous ceux dont ils cherchaient à se débarrasser, notamment les anciens, pour les remplacer par de nouveaux journaliers encore plus mal payés, encore plus corvéables.
Pour les capitalistes, il n’y a pas de « grève légale » qui tienne ! La légalité, la loi, ils s’assoient dessus. Le gouvernement est à leurs bottes. Contre les travailleurs qu’ils exploitent, ils ne connaissent rien d’autre que l’usage du chantage et de la force si besoin. Ils veulent surtout des travailleurs dociles qui leur disent « merci patron » après avoir touché un salaire de misère en contrepartie d’un travail de plus en plus pénible.
Face à ces patrons arrogants et à l’État qui les protège, les travailleurs ont besoin de regrouper leurs forces. Voilà pourquoi il est nécessaire que la grève soit l’affaire de tous les travailleurs, qu’elle entraine toutes les catégories de la classe ouvrière et devienne une force, telle un tsunami ! La direction de la grève doit toujours être sous le contrôle démocratique des travailleurs eux-mêmes et non sous celui de quelques dirigeants syndicaux ou de politiciens bourgeois à la recherche d’un point d’appui pour accéder à la mangeoire gouvernementale. Les premiers trahiront le mouvement à un moment ou à un autre, comme nous l’avons vu encore cette fois-ci. Les seconds, même quand ils sont en opposition au gouvernement, sont dans tous les cas, des ennemis des travailleurs.