La galère des gens pour avoir de l’eau au robinet

18 janvier 2020

LEUR SOCIÉTÉ

Des personnes déboursent des dizaines de milliers de francs CFA pour se procurer un compteur d’eau et bien vrai que la promotion de compteurs d’eau dans les bas-quartiers a démarré dans certains endroits, mais le problème d’eau n’est pas résolu. Les gros tuyaux sur lesquels se font les branchements de compteurs restent parfois loin des habitations. Une fois le compteur posé, il faut acheter des petits tuyaux pour relier la maison au réseau de la Sodéci.

Certains sont obligés d’utiliser des surpresseurs. Malgré cela, il reste difficile pour elles d’avoir suffisamment d’eau au robinet. Très souvent après le boulot ou l’école, il faut veiller jusqu’à des heures tardives pour espérer avoir un peu d’eau. Parfois certains habitants peuvent rester des semaines et même des mois sans qu’une goutte d’eau tombe des robinets.

Dans ces conditions, ce sont des particuliers qui fournissent l’eau aux populations par la vente parallèle ou à l’aide de forages ou de puits munis de motopompes comme on le voit maintenant dans plusieurs quartiers précaires à Abidjan, malgré les risques de contamination. 20L d’eau coûtent 50f ; le m³ (mètre cube) est entre 2500f ou 3000f. Pour les familles d’environ 10 membres c’est au moins 1m³ d’eau qu’il faut pour deux jours. Dans le mois ce n’est pas moins de 37500f qui sont engloutis uniquement dans l’achat d’eau. Alors qu’on serait à 4500f avec la SODECI. Soit un manque à gagner de 33.000f chaque mois sans compter le transport du point de vente à la maison. C’est un prix très élevé pour la petite bourse des familles de conditions modestes. Si malgré cela des populations continuent de se procurer de l’eau auprès des particuliers c’est bien parce que l’État ne leur propose pas mieux. Mais ne dit-on pas qu’“au royaume des aveugles les borgnes sont rois“ ? Si quelqu’un devrait être arrêté, ça ne devrait sans doute pas être la population ou les particuliers.

Vouloir interdire la vente ou la production d’eau parallèle dans une telle situation, serait donner une occasion de plus aux forces dites de l’ordre et de sécurité de rançonner une fois de plus des populations comme c’est le cas aujourd’hui avec l’électricité.