Éditorial

La défense de nos intérêts, dans ce système capitaliste !

09 octobre 2014

À Abidjan, le secteur du bâtiment se porte comme jamais auparavant. La demande de main-d’œuvre est plus forte que par le passé. Les travailleurs œuvrant dans ce secteur sont aujourd’hui au nombre de plusieurs milliers et sont de ce fait en meilleure position pour défendre leurs intérêts face aux capitalistes qui les exploitent.

Ainsi, depuis un certain temps, il n’y a pas un seul chantier où la lutte n’ait éclaté. Que ce soit à la construction du 3ème pont, à Cico Green, à Azito, à Covec PK 18, Covec d’Ayama, à la Cité Ado Yopougon, à Cico- synatrésor, etc.

Ces luttes sont motivées parfois pour obtenir des augmentations de salaires ou pour le paiement des heures supplémentaires, parfois pour obtenir un contrat avec déclaration à la Cnps ; souvent aussi, ce sont des luttes pour arracher une « prime de fin de chantier », etc. Certaines d’entre elles ont été victorieuses. C’était le plus souvent le cas sur les chantiers où les travailleurs étaient les mieux organisés. Sur d’autres chantiers, là où la mobilisation n’était pas au niveau, le résultat était souvent moins bon.

La victoire des travailleurs en lutte dans tel ou tel chantier est un encouragement pour d’autres. Leur exemple et leur organisation peuvent servir à d’autres travailleurs pour obtenir eux aussi des améliorations.

Au final, les travailleurs dont les revendications ont abouti ont vu leur misère allégée. Mais, la misère, elle-même, elle est toujours là. Les capitalistes n’ont cédé que des miettes au regard de gros profits qu’ils engrangent sur le dos des travailleurs. De surcroît, la petite amélioration gagnée de haute lutte ne dure que le temps d’un chantier. C’est donc un éternel recommencement. Et quand on regarde la tendance de ces trente dernières années, eh bien, chacun peut constater que les riches sont devenus bien plus riches qu’avant. Et à l’inverse, la situation des classes pauvres n’a jamais été aussi mauvaise qu’en ce moment. La précarité et la misère sont installées partout. Le salaire ne suffit pas à tenir le mois. La vie devient chaque jour un peu plus chère. Les difficultés se ressentent encore plus, en cette période de rentrée scolaire. Les conditions de vie des travailleurs ne cessent de se dégrader. Que dire, donc, en cas de maladie ou d’accident ?

La précarité dans laquelle la bourgeoisie nous condamne, nous les travailleurs, ne nous laisse guère d’autres choix que de nous organiser en tant que pauvres, en tant que classe exploitée. Il y va de notre avenir.

C’est en détruisant cette société capitaliste, en collectivisant les moyens de production, que nous pourrons construire une société plus juste, débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme.