King-Ivoire : quatre travailleurs morts pour le profit capitaliste
Le quotidien des travailleurs
L’explosion d’un four à King Ivoire, une entreprise située dans la zone industrielle de Yopougon, a causé la mort de quatre travailleurs et en a blessé gravement sept autres. Cet accident tragique met au grand jour les conditions déplorables dans lesquels la direction de cette entreprise fait travailler les ouvriers.
Cette entreprise fabrique du matériel de construction comme les fers à béton, les poutres et autres pièces en fer. Elle dispose d’une fonderie dans laquelle elle fait fondre du fer à partir de fers usagers. C’est une entreprise dangereuse où les risques pour les travailleurs sont nombreux alors qu’ils ne sont pas suffisamment protégés.
La plupart des travailleurs sont recrutés par l’intermédiaire de sous-traitants. Le salaire est très bas, il n’y a pas de matériel de protection, pas de déclaration à la CNPS, pas d’assurance maladie. Dans cette usine, les accidents sont monnaie courante, mais le patron trouve toujours le moyen de s’en laver les mains en se déchargeant sur le sous-traitant.
Les équipements sont vétustes et rarement entretenus. Il n’y a pas d’infirmerie digne de ce nom, pas plus qu’il n’y a d’ambulance pour des éventuelles évacuations. Lorsque l’accident s’est produit en pleine nuit, on était obligé d’aller chercher des taxis pour évacuer les blessés. Le patron parle de prise en charge des blessés, mais tout le monde sait que lorsque l’affaire se tassera un peu, les travailleurs seront livrés à eux-mêmes.
Ces ouvriers ont ainsi payé de leur vie l’avidité du patron; d’autres resteront peut-être handicapés à vie. Le plus révoltant c’est que ce patron s’en sort sans poursuite.
La direction de cette entreprise a même eu le culot d’organiser une conférence de presse où, pour minimiser la gravité de l’accident, elle annonçait deux morts au lieu de quatre. Elle a raconté des salades sur le respect des normes de sécurité, etc. Et toute cette presse à plat ventre devant le patronat s’est mise à répéter des balivernes comme des perroquets.
Il est temps que les travailleurs s’organisent pour exiger du patronat plus de sécurité dans les entreprises. Notre vie en dépend.