Key Contracting : après 4 jours de grève, la lutte continue

12 mai 2018

Key Contracting est une entreprise turque dans le secteur du bâtiment. Elle a plusieurs chantiers à travers la ville d’Abidjan et aussi à l’intérieur du pays. Elle emploie environ une centaine des travailleurs.

Mais comme toutes les autres entreprises qui exercent dans ce secteur, elle paie ses travailleurs au rabais. Ces derniers ne connaissent ni repos, ni congés payés. Après plusieurs années de travail, ils sont toujours considérés comme des journaliers. Quant à la question de sécurité, aucune mesure n’est prise sur les chantiers. Les travailleurs ne sont pas déclarés à la CNPS. En cas d’accident grave, après les premiers soins, le travailleur est aussitôt abandonné.

C’est contre tout cela que les travailleurs ont saisi leur direction avec une liste de revendications mais celle-ci n’a pas jugé nécessaire de répondre. Les travailleurs déposent alors un préavis de grève. Le 24 avril, à la fin du préavis, toujours sans aucune réaction de la part de la direction, les travailleurs entament la grève.

Au troisième jour de grève, la direction réagit en convoquant les représentants des travailleurs à la police. C’est en masse qu’ils se rendent à la police pour répondre à cette provocation. Après exposition des faits, le commissaire renvoie dos à dos les deux parties.

De retour sur le chantier, la colère monte d’un cran. Pendant les trois premiers jours de grève, les travailleurs laissent les sous-traitants travailler. Ils se réunissent en AG et décident de tout bloquer dès le lendemain.

Le 27 avril, très tôt le matin, la porte du chantier est fermée et cadenassée. Le piquet de grève prend position devant la porte d’entrée en y installant un banc en guise de barricade.

Les deux parties sont de nouveau convoquées au commissariat. Cette fois-ci la direction reconnait qu’elle paye les manœuvres à 3 000 F au lieu de 4 200 ou plus. Par contre, elle refuse de payer le rappel.

Les travailleurs comptent saisir l’inspection de travail. Mais ils savent que c’est leur mobilisation et leur détermination qui peuvent faire plier la direction.