Journée internationale des personnes handicapées : tout reste à faire
Chaque 3 décembre, le monde célèbre la Journée internationale des personnes handicapées. Cela permet aux dirigeants des États de par le monde de se donner bonne conscience. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste.
Cette journée a été l’occasion pour le gouvernement de se fendre d’une déclaration et de gesticuler devant les caméras pour montrer qu’il fait quelque chose en faveur des handicapés. Mais ce n’est que la démagogie et de l’hypocrisie.
Selon le dernier recensement de 2014, il y a 453 453 handicapés en Côte d’Ivoire. Seuls 1500 d’entre eux ont un emploi stable, soit 0,33%. L’État dit avoir aidé 5 000 personnes handicapées, soit 1,1%, durant cette crise de Covid-19 qui a compliqué leur situation. La grande majorité des handicapés est livrée à la mendicité ou aux petits boulots dans la mesure de leurs possibilités. C’est révoltant !
Le problème des handicapés ne se limite pas à l’emploi seulement. Il y a d’abord leur scolarité. Combien d’écoles permettent d’insérer les handicapés ? L’État parle de 500 handicapés sensoriels qui ont pu s’insérer dans le cursus normal depuis 2013. Ce n’est pratiquement rien ! Quant aux écoles spécifiques, il y en a très peu qui sont publiques. Si elles existent, elles sont souvent laissées à l’abandon ou ont très peu de moyens. Ce sont les privés qui prennent le relais, ce qui fait que c’est réservé à une certaine clientèle. Or, ne pas avoir accès à l’éducation, c’est doubler son handicap.
Il y a aussi la question des moyens de transport publics et des bâtiments qui ne sont pas adaptés pour les handicapés. Comment alors se déplacer facilement si vous avez du travail à l’autre bout de la ville ?
Lorsqu’il s’agit d’investir dans des choses utiles pour faciliter la vie des petites gens, les dirigeants au pouvoir et leur porte-parole des médias disent que les caisses de l’État ne le permettent pas. L’État vient de démontrer le contraire en faisant un cadeau de plus de 250 milliards aux entreprises sous prétexte de les aider à faire face à la crise sanitaire. C’est dire que ce n’est pas une question de moyens mais de choix politiques.