Éditorial

Insécurité galopante : aux travailleurs d’organiser leur propre sécurité

07 septembre 2015

L’assassinat d’une jeune étudiante par les « microbes » dans la commune de Yopougon dans la nuit du mardi 11 Août a remis au grand jour l’épineux problème de l’insécurité dans les quartiers populaires. En effet, elle a été attaquée par ces groupes de jeunes alors qu’elle rentrait tard le soir après une séance d’étude. Ces malfaiteurs l’ont dépouillée de tout ce qu’elle possédait avant de lui donner plusieurs coups de couteau et même des coups de machette. La fille est décédée des suites de ses blessures. Des agressions de ce genre sont devenues monnaie courante dans les quartiers populaires mais on a plus particulièrement parlé de ce dernier cas car il a été relayé par la presse.

Dans la même commune, quelques jours après, un affrontement a opposé des habitants à des jeunes supposés être des « microbes ». Trois jeunes gens présentés comme tels ont été tués par une foule en colère. Abobo n’est pas en reste. Il ne se passe pas un jour sans que ces « microbes » n’agressent. La semaine dernière une attaque d’envergure de ces derniers avait semé la panique. Dans une seule soirée, ces bandits ont attaqué tous ceux qu’ils rencontraient sur leur chemin de la gare d’Abobo jusqu’au quartier Avocatier sans rencontrer la moindre résistance.

Face à cette recrudescence de l’insécurité, les forces de sécurité montrent leur incompétence totale. Et pourtant on se souvient que le gouvernement avait créé plusieurs brigades soi-disant pour lutter contre l’insécurité. Mais sur le terrain, elles sont inexistantes. S’il s’agissait de mater des manifestations de la population, là c’est sûr à cent pour cent qu’on les verrait. Mais pour assurer la sécurité de ces mêmes populations, elles désertent les lieux.

Et que dire de nos autorités. À les écouter, on a l’impression qu’elles viennent d’une autre planète. Dans tous les discours, elles ne manquent pas d’occasion pour évoquer le retour de la sécurité et de l’indice de sécurité qui serait en nette amélioration. Et pourtant sur le terrain, la réalité est tout autre. Plutôt que de prendre des dispositions réelles pour assurer la sécurité des populations, ces gens-là préfèrent se contenter de faire des discours qui ne servent à rien.

Face à cette situation, nombreux sont les travailleurs qui estiment qu’il faudrait envisager d’organiser la sécurité dans leurs quartiers afin d’éviter d’être toujours des proies faciles de malfaiteurs sans état d’âme. Et ce sont ceux-là qui ont raison.