Ils veulent nous rejouer le couplet du « miracle ivoirien » ?
LEUR SOCIÉTÉ
Michel Camdessus ancien Directeur Général du FMI (Fonds Monétaire International) durant 13 ans, de 1987 à 2000, vient de passer quelques jours en Côte d’Ivoire. Il était en « mission » à la demande, a-t-il déclaré, de son « ami » Kablan Duncan, l’actuel vice-président.
Rappelons que lorsque ce monsieur était à la tête du FMI, son Adjoint était alors un certain Alassane Ouattara. C’est à cette époque-là que le FMI avait initié ses fameux PAS (Plan d’Ajustement Structurel) qui étranglaient littéralement les populations pauvres, notamment ceux des pays africains et de l’Amérique du sud.
L’abandon des services publics, hôpitaux, écoles, structures sociales, le blocage des salaires, ou encore la dévaluation du Franc CFA en 1994, faisaient partie de la politique imposée par le FMI à un grand nombre de pays dont la dont la Côte d’Ivoire. Il s’agissait d’étrangler encore plus les travailleurs, les petits paysans et l’ensemble de la population pauvre pour rembourser les dettes de l’Etat auprès des banques internationales, dettes qui n’ont servi qu’à engraisser un peu plus les capitalistes locaux et internationaux ainsi que les gens du pouvoir.
Il faut tout le cynisme d’un serviteur des intérêts de la grande bourgeoisie mondiale comme Camdessus pour présenter devant les étudiants de Yamoussoukro le FMI comme une « mutuelle » apportant son « aide », notamment aux pays africains, « au nom de la communauté internationale ».
Il ne nous a pas encore fait le coup du « miracle ivoirien » mais c’est tout comme. Il a qualifié la situation actuelle de la Côte d’Ivoire comme « stupéfiante » en affirmant qu’elle consacrerait « 30% de son budget aux plus pauvres ». Il a fait l’éloge de son ami Ouattara en disant que ce pays a « produit plus d’eau durant ces 5 dernières années que pendant les 50 années précédentes ». Pendant ce temps, la plupart des habitants des quartiers pauvres d’Abidjan sont dépourvus d’eau courante ! Quant à la ville de Bouaké, c’est carrément une partie de la ville qui souffre du manque d’eau ! Que ces messieurs aillent donc raconter leurs salades ailleurs !
La vérité c’est que la pauvreté et la misère progressent dans ce pays pendant que les richesses se concentrent dans les mains d’une toute petite minorité. Les travailleurs touchent des salaires de misère pendant que leurs conditions de travail se dégradent à l’image de ceux qui s’échinent actuellement sur le chantier du grand stade olympique d’Ebimpé ! Il s’agit d’un chantier d’Etat, dirigé directement par une autorité émanant du gouvernement. Les travailleurs de ce chantier sont payés dans leur grande majorité à 4 600 Fr par jour pour 10h de travail obligatoire et sont employés comme journaliers. Et gare à ceux qui manifestent ouvertement leur mécontentement. Les corps habillés sont là comme des garde-chiourmes. La présence syndicale y est interdite.
La voilà la vraie politique du gouvernement envers « les pauvres » ! Ils veulent nous faire prendre des vessies pour des lanternes mais ce n’est pas parce qu’on martèle à longueur de journée un morceau de fer rouillé qu’il va se transformer en or !
La seule façon pour les travailleurs de ne pas sombrer dans la misère, c’est de s’organiser en tant que travailleurs. Ils ont entre leurs mains une arme puissante pour défendre leurs intérêts contre les exploiteurs : c’est leur rôle dans la production des richesses. C’est grâce à leur travail que la machine économique tourne. S’ils prennent conscience de leur force collective en s’organisant politiquement, ils peuvent créer un nouveau rapport de force pour faire face à leurs exploiteurs et au pouvoir qui leur sert de bouclier.