Il y a 50 ans Martin Luther King était assassiné
Histoire
Le 4 avril dernier, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans la ville de Memphis aux États-Unis pour rendre hommage à Martin Luther King, là où 50 ans plus tôt (le 4 avril 1968) il fut assassiné par un ségrégationniste blanc. Il était venu dans cette ville pour soutenir les éboueurs noirs en grève. Ironie du sort, ce partisan de la « non-violence » a pourtant été victime de la «violence ». Sa mort à 39 ans avait déclenché des émeutes dans plusieurs grandes villes américaines.
Martin Luther King luttait pour la justice et l’égalité des droits entre Blancs et Noirs. C’était un fervent militant de la lutte pacifique ; il admirait Gandhi, son idole. En partisan de la non-violence, il voulait faire pression sur les dirigeants américains pour que des lois soient votées afin de mettre fin à la ségrégation, et que l’État fédéral contraigne les autorités locales, notamment celles du Sud, à les appliquer. Pour cela, il incitait les Noirs à se dresser pour leurs droits partout, et pas seulement dans les tribunaux.
L’occasion lui était donnée de populariser son combat. Le 1er décembre 1955, à Montgomery dans l’Alabama, une afro-américaine, Rosa Parks refusa de céder sa place à un passager blanc dans un autobus. Arrêtée par la police et jugée, elle s’était vu infliger une amende de 15 dollars.
Martin Luther King, alors jeune pasteur âgé de 26 ans, avec le concours de Ralph Abernathy, également pasteur, lança une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dura 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis interdit la ségrégation dans les bus.
Martin Luther King fut aussi l’un des organisateurs de la marche sur Washington de 1963, « marche pour l’emploi et la liberté», au terme de laquelle il avait prononcé son célèbre discours « I have a dream » devant 250.000 manifestants. Il rêvait d’une Amérique non ségrégationniste où les Blancs comme les Noirs jouiraient des mêmes droits dans la justice et la paix.
Mais une partie de la jeunesse noire ne croyait plus aux manifestations pacifistes. Elle se tournait vers les mouvements plus radicaux noirs comme celui de Malcom X qui invitait les Noirs à lutter « par tous les moyens » ou des Blacks Panthers qui prônaient le pouvoir noir (Black power).
Grâce à tous ces combats dont Martin Luther King a été un des acteurs majeurs, les lois ségrégationnistes ont été abolies mais l’oppression sociale subie par la majorité des Noirs n’a pas disparu, ni la violence raciste des policiers qui continuent régulièrement de tuer des Noirs en toute impunité. Les inégalités sociales (le chômage par exemple frappe plus durement la classe ouvrière noire) ne pourront vraiment disparaître que dans le cadre d’un combat de toute la classe ouvrière américaine, toutes origines confondues, contre le capitalisme.