Il n’est pas admissible que des millions de personnes souffrent de la faim alors que la minorité riche amasse des fortunes !

14 mars 2018

LEUR SOCIÉTÉ

60 ans après l’indépendance, alors que les dirigeants au pouvoir parlent de « pays émergeant à l’horizon en 2020 », quatre à cinq millions de personnes souffrent de la faim et de la malnutrition en Côte d’Ivoire !

Le gouvernement affirme que les choses vont en s’améliorant. Mais ce n’est pas ce que constatent les travailleurs et les populations pauvres dont la situation ne cesse de se dégrader au fil des ans.

Les dirigeants de ce pays ne manquent pas de cynisme lorsqu’ils disent qu’ils ont un programme pour enrayer la faim dans ce pays et que selon leur prévision, en 2030 ils « ne seront qu’un millions » à souffrir de la faim ! C’est une véritable provocation à l’égard de ceux qui souffrent de la faim et de la misère.

Au fil des ans, les riches deviennent plus riches dans ce pays tandis que la misère progresse de l’autre côté. Pour ce qui est du monde du travail, nos anciens sont là pour témoigner qu’ils vivaient mieux il y a trente à quarante ans, que leurs enfants aujourd’hui qui les ont remplacés dans les usines, les chantiers et les bureaux. Comment peut-il en être autrement, quand on sait que le coût de la vie ne cesse d’augmenter alors que les salaires sont bloqués depuis des années ? A cela, s’ajoute la dégradation des conditions de travail, la course au rendement et surtout la journalisation du travail. Tous ces facteurs concourent à enrichir toujours plus les riches et à appauvrir d’autant les travailleurs, dont nombreux tombent dans la misère. Ce sont les deux faces opposées du même système capitaliste.

Le même constat peut être fait dans le monde agricole. La Côte d’Ivoire produit d’année en année plus de cacao, d’hévéa, de noix de cajou, etc. Pourtant, les ouvriers agricoles et les petits paysans sont de plus en plus pauvres. Ce sont les grandes sociétés de négoce, notamment américaines et françaises, ainsi que les entreprises de l’agro-industrie qui s’enrichissent au détriment de ceux qui produisent ces richesses.

Alors, la prétendue « feuille de route du gouvernement pour l’élimination de la faim et la malnutrition en Côte d’Ivoire à l’horizon 2030 » n’est que de la poudre aux yeux !

Pour combattre la pauvreté et ses conséquences désastreuses, il faudrait que les salaires des travailleurs des villes comme des campagnes augmentent de manière conséquente et soient ensuite ajustés en fonction du coût réel de la vie. Il faudrait également augmenter les prix d’achat « bord champ » des produits agricoles d’exportation en prenant sur les marges des sociétés capitalistes qui opèrent dans ces domaines. Il faudrait donner priorité à la culture des produits vivriers, œuvrer dans l’irrigation et dans les infrastructures utiles aux populations des campagnes. Il faudrait mettre à disposition des producteurs, des tracteurs, de l’’engrais, ainsi que tout ce que la technique moderne dispose aujourd’hui pour améliorer la production.

Mais il serait vain d’attendre cela des capitalistes et de leurs serviteurs qui se succèdent au pouvoir. Le moteur de l’économie capitaliste étant le profit, l’intérêt de la majorité de la population ne rentre pas dans leur ligne de compte. Que les gens meurent de faim ou de la guerre n’est pas un problème pour eux, du moment que ça leur rapporte du profit.

De même qu’aucune augmentation conséquente des salaires ne peut être obtenue sans que les travailleurs ne l’imposent aux travers de luttes collectives.