Il faut des logements décents pour les travailleurs !
Même à Micao qui est pourtant un quartier ouvrier jouxtant la zone industrielle de Yopougon, pour avoir un deux pièces à peu près correct, il faut débourser chaque mois pas moins de 50.000 F, rien que pour le loyer. Dans ce même quartier, le loyer pour un studio tourne autour de 35.000 F. Au quartier « Déguerpis » qui est non loin de là, on trouve encore de nouvelles constructions. Il suffit que le qualificatif « américain » soit ajouté au studio pour voir le loyer monter à 50.000 F. et quel studio ! Un espace restreint où il suffit de mettre un lit de deux places pour qu’il n’y ait plus d’espace libre ! À Petit Bouaké-Ayakro, où les eaux usées ruissellent dans les rues à tout moment faute de canalisation, il faut débourser pas moins de 30.000 F pour avoir une chambre-salon. Pareil à « An 2000 » un autre quartier proche de la zone industrielle de Yopougon.
Les loyers dans les quartiers pauvres montent inexorablement tandis que les salaires stagnent. Résultat, les travailleurs sont de plus en plus mal logés et sont obligés d’aller habiter parfois dans les « zones à risque ». C’est le cas par exemple du quartier « Sodeci », nom donné à ce quartier car c’est là que se trouve le grand bas-fond où sont installées les stations de pompage d’eau de la Sodéci. Ce secteur s’est beaucoup développé depuis quelques années, avec des habitations qui poussent sur les flancs de colline. La plupart sont des baraques en bois où le loyer oscille entre 10.000 et 15 000 F. Mais lorsque la saison des pluies arrive, c’est l’angoisse. Les habitants dorment la peur au ventre car un éboulement peut arriver à tout moment.
Le patronat et le gouvernement à son service ont les moyens de mettre à la disposition des travailleurs des logements décents et à moindre coût. Mais attendre cela de ces gens-là, c’est comme attendre du lait d’un bouc. Les travailleurs ne pourront les obtenir qu’avec une réelle mobilisation.