Il faut des logements décents pour les travailleurs
LEUR SOCIÉTÉ
La pluie diluvienne de la nuit de 15 au 16 juin dernier a occasionné un éboulement de terrain à Mossikro. Des maisons ont été englouties par des éboulements alors que les habitants dormaient. Le bilan est lourd, six personnes dont deux enfants qui sont morts. Cet énième drame du aux pluies diluviennes touche directement les travailleurs et les populations pauvres.
Les salaires sont très bas tandis que le coût de la vie ne cesse de grimper. Résultat, de plus en plus de travailleurs habitent des quartiers précaires, souvent à risque. Dans ces quartiers, lorsque la saison des pluies arrive, nous dormons la peur au ventre car nous avons à l’esprit tous les drames passés liés aux pluies diluviennes.
Le Premier Ministre s’est rendu sur les lieux pour verser quelques larmes de crocodiles et transmettre les condoléances de son gouvernement aux familles éplorées. Il n’a même pas attendu que les larmes des familles éplorées sèchent pour annoncer la continuation des déguerpissements soi-disant pour « protéger » la vie des habitants des quartiers à risque.
Il faut s’attendre à ce que dans les jours à venir, des familles entières soient jetées à la rue en pleine saison des pluies sans relogement comme ce gouvernement sait si bien le faire.
Ce problème est connu depuis longtemps. À chaque saison des pluies, le gouvernement se contente de demander aux habitants des zones à risque de quitter leurs habitations comme s’ils avaient choisi par plaisir de rester là. Ils sont chassés sans être relogés convenablement. N’ayant pas d’autres choix, ils vont s’installer dans d’autres zones à risques et ainsi de suite.
Pourtant, il suffirait de viabiliser ces quartiers précaires pour les rendre habitables, mettre des canalisations pour l’évacuation des eaux de ruissellement, etc. L’État a les moyens de construire des logements décents pour reloger les mal-logés et faire en sorte que les saisons de pluies ne soient plus synonymes de drames. Mais les travailleurs et les populations pauvres ne peuvent pas compter sur ceux qui dirigent ce pays car ils sont plus préoccupés par l’évolution de leur carrière et leur compte en banque que par les besoins vitaux de la population