Hôpitaux publics : mouroirs pour pauvres

10 octobre 2021

LEUR SOCIÉTÉ

La mort d’une dame par manque de soin aux urgences du CHU d’Angré le 28 septembre dernier a suscité beaucoup d’indignation dans la population. Cette affaire a fait le tour des réseaux sociaux au point d’obliger l’hôpital à se justifier publiquement. Ainsi, selon le chef de service de médecine : « la patiente a été évacuée de l’hôpital Général de Jacqueville dans la matinée et est arrivée au service d’urgences aux environs de midi. Malheureusement il y avait trois autres ambulances qui attendaient pour une seule place. Elle n’a pu être assistée et a rendu l’âme à 13h30 ». Tout est dit là !

Ce n’est pas la première fois que ce genre de scandale défraye la chronique. En avril dernier, les réseaux sociaux avaient permis de divulguer la mort des jumeaux du couple Moro, morts dans les mêmes circonstances.

Ce n’est un secret pour personne que les hôpitaux publics sont délaissés depuis des années par les pouvoirs publics. Non seulement les établissements sont en nombre insuffisant, mais il y manque de tout : des lits d’hospitalisation, des médicaments, du matériel pour les soins. Le personnel est en sous-effectif et est le plus souvent au bord du surmenage. De plus, les coûts des soins sont très élevés de sorte que nombreux sont les gens pauvres qui sont obligés de recourir à l’automédication, aux médicaments de la rue, à l’indigénat voire aux prières. Ils ne vont à l’hôpital que lorsque le cas est critique.

Le ministre de la Santé, sans doute en manque de publicité, s’est rendu sur place pour verser quelques larmes de crocodile en présentant ses condoléances à la famille éplorée. Et comme il ne pouvait pas partir sans faire « l’atalaku » de son gouvernement, il a annoncé une fois de plus que des mesures seront prises pour éviter que ce genre de situation ne se répète, et patati et patata. Autant dire que c’est du vent.

Ces gens-là n’ont que faire de la santé des pauvres. Eux et leurs familles n’iront jamais se faire soigner dans les hôpitaux publics mais dans les grandes cliniques privées quand ce n’est pas à l’étranger.