Face aux capitalistes et à leurs larbins, les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs luttes
ÉDITORIAL
En ce moment, les préoccupations des travailleurs et de tous ceux qui n’ont que leurs bras pour gagner leur vie, c’est avant tout de pouvoir joindre les deux bouts. Mais comment y arriver avec toutes ces augmentations de prix en cascade qui viennent à tout moment aggraver notre situation ? Tout dernièrement, ceux du quartier d’Adjahui ont vu le prix de la traversée en pinasse doubler du jour au lendemain, passant de 100 à 200 Fr. Il a fallu la colère des usagers pour que les exploitants soient contraints de revenir à l’ancien prix.
En face, les salaires ne suivent pas. Alors, il faut compter le moindre franc qu’on dépense et se montrer vigilant pour ne pas être grugé par son employeur qui aurait « oublié » un pointage, comme cela arrive souvent. Il faut aussi se battre pour faire valoir ses droits face aux exploiteurs. Combien d’entre nous n’avons toujours pas reçu les 15.000 francs d’augmentation du Smig officiellement en vigueur depuis le début du mois de janvier 2023 ? Exploiteurs, les patrons le sont tous, mais nombre d’entre eux sont en plus des voleurs et des escrocs ! D’ailleurs, même les 15.000 Fr accordés par le gouvernement en guise de revalorisation du Smig ne sont qu’une misère face à la cherté de la vie. Seule une lutte collective des travailleurs peut obliger le gouvernement et le patronat à revoir cette augmentation à la hausse à la mesure des augmentations des prix que nous subissons.
Pendant ce temps, les politiciens au pouvoir comme ceux de l’opposition sont plus préoccupés par la préservation de leur fauteuil ou de la manière de ravir celui de leurs rivaux à l’occasion des élections régionales, municipales et sénatoriales qui auront lieu dans quelques mois. Ils nous abreuveront de leur démagogie et de leurs promesses de toutes sortes. Nous aurons à nous en méfier car ils n’hésiteront pas à nous opposer les uns contre les autres pour parvenir à leurs fins.
Certains nous disent que les habitants d’une « nation » ont les mêmes intérêts, on voit clairement qu’ils mentent ! Les uns, en l’occurrence nous les travailleurs, nous vendons notre force de travail tandis que les autres, les capitalistes, l’achètent pour en tirer profit. Les premiers créent les richesses par leur travail, les seconds se les accaparent. Alors, non, nous n’avons pas les mêmes intérêts et n’en déplaise à ces démagogues, nous ne devons pas mélanger les torchons et les serviettes ! Les travailleurs ne peuvent compter que sur leur force collective et leur capacité de s’organiser pour défendre leurs intérêts contre leurs exploiteurs et contre le gouvernement et les politiciens à la solde de ces derniers.