Éducation Nationale : arriérés de salaires, le gouvernement demande aux enseignants d’aller se faire voir
Le 07 avril, le ministre en charge de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, a déclaré : « Il n’est pas question que le stock des arriérés de salaires des enseignants qui date de longtemps soit payé. C’est impossible. »
En réaction, les 11, 12, et 13 avril, les enseignants du préscolaire, primaire et secondaire ont observé un arrêt de travail. Les classes ont été fermées dans l’ensemble des villes et villages du pays pendant ces trois jours.
En plus du paiement des arriérés liés au reclassement, Ils réclament aussi l’achèvement du processus du déblocage des avancements, la revalorisation des salaires et bien d’autres choses.
Ces revendications ne datent pas d’aujourd’hui. A plusieurs reprises le système scolaire a été perturbé pour les mêmes problèmes d’amélioration de conditions de vie et de travail des enseignants. En 2007, un décret a été signé et revu en avril 2015 pour régler ce problème. Mais aujourd’hui le gouvernement voudrait narguer les enseignants sous le prétexte que leur arriéré qui s’élève à 430 milliards de francs CFA date de Mathusalem et que ce montant serait trop élevé.
En 2013, quand des militaires se sont soulevés pour réclamer leurs arriérés, tous les pontes du pouvoir s’étaient succédé sur les antennes de télévision pour leur donner entièrement raison. Le montant de ce qui leur avait été alors versé n’avait pas été divulgué. Ce qui est certain c’est que le gouvernement n’avait pas parlé de « montant trop élevé », sachant qu’il avait le fusil sur la tempe.
La moitié du budget annuelle de la Côte d’Ivoire part dans le remboursement des intérêts de la dette extérieure qui date souvent d’on ne sait quand. Et nos dirigeants ne cachent pas leur fierté de pouvoir les honorer.
Autant dire que la seule solution pour les enseignants de se faire entendre et faire plier le gouvernement, c’est de le prendre à la gorge !