Mettre fin aux attaques des riches !
Après la destruction du quartier « Washington », il y a de cela une dizaine de jours, c’est le quartier qui longe le chenal d’Anoumabo, sur plus d’un kilomètre, qui a été rasé cette semaine. D’autres quartiers sont aussi menacés de destruction, notamment ceux qui longent le mur de l’aéroport à Port-Bouët jusqu’au lycée municipal de Gonzagueville. Plus de 6.000 personnes habitaient dans ce qui restait du quartier « Washington ». Elles se sont retrouvées sans toit, du jour au lendemain, jetées à la rue comme des malpropres.
Les habitants d’Anoumabo ont vécu le même sort. Le gouvernement n’a même pas daigné recenser les milliers d’habitants qui ont été victimes de la destruction de leurs logis. Un haut dirigeant du gouvernement a même osé dire, que ce quartier a été détruit « pour préserver la vie des populations pauvres qui cohabitaient avec les ordures et porcheries » ! « Le 3ème pont, dit-il, ne peut pas être à proximité d’un paysage hideux » ! Eh oui, les riches ne veulent pas voir la misère que leur propre société engendre !
Or, cette misère touche de plus en plus de monde et vient s’étaler jusqu’à proximité des fenêtres de leurs villas et de leurs usines. Rien que dans l’agglomération d’Abidjan, les autorités publiques auraient recensé 137 bidonvilles où habitent, « avec les ordures et porcheries », un million et demi de personnes, soit un abidjanais sur quatre!
Comment donc s’en étonner, quand on sait que le revenu des travailleurs et des populations pauvres est tellement bas comparativement au coût de la vie, qu’il ne leur permet même pas de se nourrir un tant soit peu convenablement ! Quand ils trouvent un travail, la majorité des travailleurs sont de plus en plus réduits à un travail journalier mal payé, corvéable à merci et sans lendemain.
Cette réalité ne date pas d’aujourd’hui. En effet, la législation avait légalisé la journalisation du travail dès 1994. Mais dans les faits cette pratique existait déjà depuis plusieurs années avant sa légalisation. Au fil des ans, particulièrement dans le secteur des ouvriers et des employés, lorsque quelqu’un partait à la retraite, il était remplacé par un journalier; et puis c’est devenu une pratique générale.
La classe capitaliste est guidée par le profit et l’accumulation des richesses. Or, le profit, les capitalistes le tirent de l’exploitation des travailleurs. Pour augmenter leurs profits, ils cherchent toujours à aggraver les conditions d’existence des travailleurs.
Ce n’est pas d’un gouvernement, quel qu’il soit, que les travailleurs peuvent attendre une action en leur faveur. Bien au contraire ! La réalité le montre. Il y a une complicité entre la classe exploiteuse et le pouvoir. Les dirigeants qui se succèdent au pouvoir diffèrent peut-être par leur langage, mais ce qu’ils ont en commun, c’est d’être avant tout au service des capitalistes, au service des riches !
Alors, si les travailleurs et les populations pauvres ne s’organisent pas pour défendre eux-mêmes leurs intérêts, il n’y aura aucune amélioration de leurs conditions d’existence. Ils ne peuvent compter ni sur les dirigeants syndicaux, ni sur les politiciens qui se disent d’opposition car tous ces gens-là ne pensent qu’à leur carrière et à leur bien-être personnel.