Déguerpissement des emprises du 4ème pont au mépris des travailleurs
Dans la dernière semaine de Novembre 2020, à la grande surprise des populations, des machines accompagnées des forces dites de l’ordre et de sécurité ont détruit certaines habitations au nouveau quartier, au quartier Doukouré à Yopougon et Bramokouté à Atécoubé.
Comme des voleurs, les agents des forces de l’ordre sont arrivés avec leurs moyens de destructions et de déblayage. Les enfants étaient à l’école et les parents étaient au travail. À leur grande surprise, ils apprennent que leurs maisons sont en train d’être détruites. Ceux qui ont pu arriver à temps, ont sauvé quelques effets et le reste a été enseveli sous les gravats ou même volé. Certaines familles ne sachant pas où aller, ont dormi à la belle étoile.
En l’espace de quelques mois, ce sont des dizaines de milliers de familles qui ont été ainsi chassées manu-militari. Nombreuses sont celles qui attendent encore les indemnisations promises depuis 2016.
Ces habitations détruites sont généralement celles des travailleurs : ouvriers, petits employés de bureaux, petits salariés. S’ils habitent ces endroits, dans des habitats précaires au risque de tout perdre, y compris leur vie, c’est parce qu’ils n’ont pas d’autres choix. Pourtant ce sont ces travailleurs qui construisent les belles maisons dans les quartiers des riches, font tourner les usines et produisent toutes les richesses. Mais leurs salaires sont bas et le revenu de la famille ne suffit pas pour payer un logement digne de ce nom. Ce sont les patrons et leur État qui les contraignent à vivre dans les bidonvilles et à subir de telles situations dramatiques.