Decotek : deux jours de grève pour faire reculer la direction
Le quotidien des travailleurs
Décotek est la branche du groupe turc DECO, spécialisée dans les travaux de BTP. C’est elle qui est chargée de construire le complexe de l’ambassade de Burkina Faso à Abidjan-Plateau.
Ces travaux vont durer à peu près deux ans, car il s’agit de construire un immeuble de 16 étages, une salle de conférence et un bâtiment pour les bureaux de l’ambassade. Il y a déjà un an que les travaux ont commencé par la construction de l’immeuble central. En début du mois de mai dernier, les travailleurs avaient dressé une liste de revendications et de doléances de 10 points qu’ils avaient déposées sur la table du patron. Ils réclamaient entre autre, une augmentation de salaire pour tous, le congé payé pour ceux qui ont fait un an, la paie des heures supplémentaires, le respect des 8 heures de travail, etc. Pour toute réponse, la direction n’a accepté que le respect des 8 heures de travail. Pour le reste des 9 autres points, elle a promis de les étudier au cas par cas.
Pour rouler les travailleurs dans la farine, la direction a décidé de faire signer un contrat à durée déterminée de 6 mois aux travailleurs. Au début, elle a voulu leur forcer la main. Mais ces derniers ont refusé de signer. C’est ainsi que le juriste commis par la direction est venu le 02 septembre pour expliquer le contenu du contrat.
Aux questions des travailleurs, à savoir : qu’est-ce qu’on fait de leur ancienneté et des heures supplémentaires, il n’a pas trouvé de réponses. Alors, un travailleurs lui a dit ceci : « même si nous on n’a pas fréquenté l’école, ou on n’a pas fait de gros papiers comme vous, mais on connait ce qui est bon pour nous. » Les travailleurs n’étant pas convaincus des explications du juriste, les deux parties se sont séparées en queue de poisson.
Le jeudi 03, les travailleurs ont marqué un arrêt de travail pour exiger la révision de ce contrat qu’on veut leur faire signer de force. Avec cette pression, le juriste a promis de revenir le lendemain. Les travailleurs ont promis de l’attendre, mais tout en maintenant leur grève. Le lendemain à 13 heures, la rencontre a eu lieu. Les travailleurs ont exigé qu’elle se fasse devant tout le monde. Finalement, la direction a reculé et a retiré son contrat. Elle a promis de revenir avec un autre contrat. Les travailleurs, de leur côté, continuent de s’organiser. Ils ont fait appel à un syndicat pour les aider dans leur organisation pour les luttes à venir.
En attendant, ils ont repris le travail le lundi 7 septembre, regonflés et bien confiants d’avoir eu cette petite victoire sur le patron.