Déclaration des biens des dignitaires de l’État : rien que du pipeau
Une opération de déclaration du patrimoine des hautes personnalités du pays est en cours. Elle concerne les chefs et présidents d’institution, les ministres, les personnalités élues et toute personne agissant pour le compte de l’État et utilisant dans le cadre de ses fonctions, les moyens financiers de l’État. A ce propos, un formulaire de déclaration de patrimoine a été remis à ces derniers dans lequel ceux-ci doivent déclarer leur patrimoine, celui de leur conjoint, ainsi que celui de leur progéniture. Tout ça pour soi-disant instaurer des « valeurs de transparence dans la gestion des biens de l’État » et pour lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite.
On croirait que nos dirigeants sont pris subitement d’un sursaut de transparence et de lutte contre la corruption. Mais ce n’est que du vent parce que tout d’abord la soi-disant Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance a pris le soin de rassurer ces messieurs que les informations recueillies resteront confidentielles. A quoi servent alors ces déclarations si à peine faites, elles iront directement dans les tiroirs. Il s’agit là d’une opération de charme visant à distraire la galerie. Autant dire que la population ne saura jamais le niveau d’enrichissement de ces gens qui nous gouvernent.
La même institution nous dit aussi que le but de l’opération c’est de savoir entre l’entrée en fonction du concerné et sa sortie, s’il n’y a pas d’enrichissement illicite. Ce genre de propos frise le ridicule quand on sait que le formulaire arrive seulement à trois mois des élections alors que certains sont à leur poste depuis plus de 10 ans.
L’enrichissement illicite des dignitaires de l’État n’est un secret pour personne dans ce pays. Ces gens-là ne craignent pas d’étaler leurs richesses car ils sont rarement inquiétés. Et ce n’est pas une quelconque déclaration de biens qui changera cette réalité.