Cuba : les dirigeants impérialistes et leur haine contre Fidel Castro

19 décembre 2016

Fidel Castro est décédé le 25 novembre dernier à l’âge de 90 ans. Il a été le principal dirigeant de la révolution cubaine qui a renversé le régime dictatorial et pro-américain de Fulgencio Batista, le 1er Janvier 1959. Castro a dirigé l’État cubain jusqu’en 2006. C’est son frère Raul, lui aussi dirigeant de la première heure de la révolution cubaine, qui le remplaça à la tête de l’État.

Les principaux dirigeants des pays occidentaux, à commencer par Obama et son futur remplaçant Trump mais aussi Hollande et consorts, ont boudé la cérémonie des funérailles de Castro. Eux et leurs grands médias anticommunistes qui font l’opinion ont saisi l’occasion pour déverser, une fois de plus, leur haine contre le régime castriste.

Ils se placent comme des champions en matière de « droits de l’homme » et reprochent à Castro d’avoir été un dictateur qui aurait dirigé son pays en terrorisant son peuple. Mais ce sont ces mêmes dirigeants impérialistes qui font des salamalecs aux émirs et aux rois des pays du Golfe persique qui comme on le sait sont des références en matière de droits humains ! Faut-il rappeler qu’en Arabie Saoudite, le principal allié des pays riches dans le Moyen Orient, les femmes n’ont pas encore le droit de vote, pas le droit de conduire une voiture, pas le droit de sortir sans être accompagnée par un membre masculin de la famille et sont lapidées en cas d’adultère ?

Les dictateurs africains peuvent être accueillis à bras ouverts au palais de l’Elysée ou à la Maison Blanche et sont affublés de titre de « démocrates » ou de « bonne gouvernance » parce qu’ils sont des alliés fidèles de leurs maîtres de Paris ou de Washington.

A-t-on jamais entendu par exemple Hollande ou ses prédécesseurs dénoncer à vive voix le pouvoir mauritanien qui emprisonne jusqu’à nos jours les militants anti-esclavagistes ? Ils ont toujours gardé le silence sur la perpétuation de l’esclavage dans ce pays qui fut une des colonies françaises en Afrique. Les dirigeants de l’impérialisme nord-américain font de même avec les dictatures sud-américaines. Ils avaient soutenu par exemple le régime sanguinaire de Pinochet au Chili après l’avoir aidé à renverser Salvador Allende par un coup d’État en 1973.

Ils ont une aversion particulière contre le régime cubain parce que celui-ci, malgré le blocus, malgré les pressions et les tentatives de coups de forces, ne s’est jamais plié à leurs désidératas. Les dirigeants du monde impérialiste, et plus particulièrement ceux des États-Unis, ex-puissance dominatrice de Cuba du temps du dictateur Batista, n’ont jamais toléré que Cuba échappe à leur domination économique et politique. Près de 58 ans après l’insurrection populaire qui a porté Fidel Castro au pouvoir, leur haine est encore vivace à l’encontre du régime castriste.

L’embargo qui dure depuis plus d’un demi-siècle et les pressions de toutes sortes que l’impérialisme nord-américain continue d’exercer sur l’État cubain font souffrir la grande majorité de la population de ce petit pays. Il est obligé, faute de ravitaillement, de rationner la nourriture et de contourner le blocus comme il peut, notamment grâce à l’aide de l’URSS jusqu’au début des années 1990.

Mais malgré cela, ce petit pays a tenu bon. Selon le classement du Fond monétaire international (FMI) de 2016 (pour l’année 2015), Cuba est au 67ème rang sur 188 pays en Produit intérieur brut (PIB). Il est au 33ème rang en espérance de vie et 30ème en matière d’éducation. Selon certains spécialistes, il serait même devant les États-Unis dans le domaine de la mortalité infantile. Cuba exporte ses médecins en Haïti et en Afrique, particulièrement en Angola et au Mozambique. C’est aussi dans ces deux pays africains (anciennes colonies portugaises) que les soldats cubains ont aidé le MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola) et le FRELIMO (Front de libération du Mozambique) lorsqu’ils luttaient pour l’indépendance de leur pays. C’était à l’époque de la « Guerre froide » qui opposait le bloc occidental et l’URSS. Les pays occidentaux, les USA en tête et leurs alliés sud-africains tenants de l’apartheid, soutenaient militairement les mouvements nationalistes anti-communistes. 5000 soldats cubains ont trouvé la mort en Angola en participant aux combats auprès du MPLA, alliés de l’URSS.

L’impérialisme américain continue de punir Cuba pour tout cela, il continue aussi de le punir pour avoir voulu encourager des insurrections paysannes dans leur chasse gardée de l’Amérique latine.

Aujourd’hui, après tant d’années d’embargo nord-américain, le peuple cubain est au bord de l’asphyxie mais il continue de soutenir majoritairement le régime castriste, en témoignent les centaines de milliers de gens qui sont venus participer aux funérailles de Castro pour lui rendre un dernier hommage. Rien que cela est une claque pour les dirigeants de la plus grande puissance impérialiste mondiale que sont les États-Unis.