Coupure d’eau à Micao : les autorités ne traitent pas les habitants des quartiers pauvres comme des humains !

02 juin 2022

LEUR SOCIÉTÉ

COUPURE D’EAU À MICAO : LES AUTORITÉS NE TRAITENT PAS LES HABITANTS DES QUARTIERS PAUVRES COMME DES HUMAINS !

Depuis plus de trois mois, l’eau ne coule plus à Micao, un quartier ouvrier jouxtant la zone industrielle de Yopougon. Cette situation révoltante perdure et ne semble pas trouver de solution.

Voici le témoignage d’un travailleur habitant ce quartier.

« Cela fait pratiquement 3 mois jour pour jour que nous sommes sans eau. C’est vraiment pitoyable. Nous sommes obligés d’acheter de l’eau dans des bidons de 25 litres à 200f où 250f avec des chauffeurs de taxi-moto (tricycle). Nous dépensons en moyenne 1500f par jour,soit 45 000 F par mois, rien que pour l’achat d’eau potable. Et ça c’est pour les petites familles. Cela équivaut à la moitié du salaire pour beaucoup d’entre nous. Comment alors faire face aux autres dépenses avec tous les prix qui flambent.

Ceux qui n’ont pas les moyens d’y faire face, sont obligés de parcourir une grande distance pour acheter le bidon d’eau à 100f et le transporter sur une brouette (quand il y en a) sinon c’est sur la tête. Nous nous lavons une seule fois par jour pour économiser l’eau. Nous sommes obligés très souvent d’acheter de la nourriture dehors car il n’y a pas d’eau pour la cuisine et la vaisselle. Pour aller au besoin, on est obligé de le faire dans des sachets noirs et ensuite les jeter dans les poubelles parce qu’il n’y a pas d’eau pour les toilettes.

Notre souhait est qu’il pleuve tous les jours pour que nous puissions avoir de l’eau de pluie pour la lessive.

Lorsque nous nous rendons à la Sodeci, on nous dit que cela est dû à une panne technique et que cela sera réglé bientôt. Mais on attend toujours. Cette situation est d’autant plus révoltante que l’usine de traitement d’eau potable ainsi que plusieurs stations de pompage se trouvent juste à côté. Cela ne peut pas durer indéfiniment ! L’idée d’un soulèvement de tout le quartier pour se faire entendre suit son petit chemin. C’est certainement cela que les autorités attendent pour solutionner le problème. »