Chico : un accident mortel à mettre au compte de l’entreprise
Le quotidien des travailleurs
CHICO est une entreprise chinoise qui exerce dans le secteur du BTP. C’est cette entreprise qui a une partie du tronçon de l’autoroute de contournement de la ville d’Abidjan appelée « la ceinture d’Abidjan ».
Les ouvriers recrutés par cette entreprise, comme dans la grande majorité des chantiers du BTP, travaillent dans des conditions très difficiles. Sur ce chantier, les travailleurs n’ont qu’une heure de repos pour 10 heures de travail. Il n’y a pas de cantine, pas de vestiaire, aucun endroit de repos. C’est dans ces conditions qu’un travailleur a trouvé la mort au début de ce mois d’octobre.
En effet, ce travailleur, fatigué après de durs labeurs, a voulu se reposer pour prendre un peu de force. C’est à ce moment-là qu’il a été englouti sous un tas de terre qu’un engin déversait. Ensuite, c’est une tractopelle qui a été utilisée pour le dégager. Dans la précipitation, une dent de cette tractopelle lui a défoncé la tête.
Les deux collègues travailleurs sont en fuite aujourd’hui, de peur que la direction ne mette la faute sur eux. L’un était originaire du Ghana et le second du Libéria. Quand ils ont entendu qu’il y aura une enquête, ils ont préféré quitter les lieux. Pourtant, le seul responsable de ce drame, c’est la Direction de cette entreprise. En effet, si elle avait respecté l’heure de pose, le conducteur de cet engin n’aurait pas englouti l’ouvrier sous les décombres.
Mais les patrons sont des dieux intouchables dans cette société capitaliste. Les forces de l’ordre, la justice, tout l’appareil d’État est à leur service. L’enquête n’aurait été qu’une parodie et une manière de brouiller le chemin, avant que la Direction s’en débarrasse en donnant une petite aumône aux parents pour enterrer le mort.