Chantier GCC de Cap Sud Marcory : nous voulons de la considération… et notre paie !
Le quotidien des travailleurs
Le chantier est une extension de centre commercial Cap Sud à Marcory. Il s’agit de la construction d’une salle de cinéma. Nous sommes une trentaine de travailleurs sur ce chantier.
Récemment, nous avons été obligés d’effectuer un arrêt de travail après plus d’un mois de travail sans être payés. D’habitude, le patron nous amadoue avec de petites avances sur nos paies. Cela passait. Mais ce qui nous a vraiment mis en colère, c’est quand l’un de nos collègues victime d’un éboulement sur le chantier a été abandonné dans une clinique après son évacuation d’urgence, parce que les patrons n’ont pas voulu payer les frais.
Le lendemain de notre arrêt de travail, l’accès au chantier nous a été interdit. Entre temps nous avons été rejoints par d’autres collègues, nos devanciers qui avaient aussi travaillé sur ce chantier et qui étaient dans le même cas que nous. C’est donc au soleil sur le parking de Cap Sud, qu’à plus de 80, nous sommes restés toute la journée.
Durant une semaine, le patron n’a même pas daigné ne serait-ce que venir s’entretenir avec nous. Pendant ce temps il avait embauché de nouveaux ouvriers qui ont commencé à travailler.
Le 1er jour de la deuxième semaine, nous avons décidé de changer de tactique. Nous sommes entrés sur le chantier pour bloquer les travaux. Le résultat, c’était comme si on avait ameuté toutes les polices du pays. Nous avons eu droit à 3 commissaires et 7 officiers de police pour parlementer avec nous.
Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette société. C’est le patron qui refuse de nous payer, pourtant c’est nous que les policiers ont essayé d’intimider avec des menaces, au lieu d’intimer l’ordre au patron de nous donner notre dû.
Malgré les cargos de police et de CCDO devant le chantier, nous ne nous sommes pas laissé démonter. Nous avons exigé un échéancier au patron.
Après une autre semaine de mobilisation, le patron nous a versé une première partie de nos salaires. Rendez-vous a été pris pour le 5 septembre pour le reliquat. Nous restons donc toujours mobilisés.
L’idée de rentrer carrément dans le Centre Commercial et être au frais pour discuter avec les clients qui viennent faire leurs achats fait son chemin. Après tout, le donneur d’ordre pour la construction de ce cinéma, n’est-ce pas le propriétaire du centre commercial qui sous-traite ses travaux avec des tâcherons banabana, à moindre frais ? En tout cas, il ne le fera pas sur notre dos !