Chantier autoroute Tiébissou-Bouaké lot A : il faudra plus que ça pour faire plier la direction
Le quotidien des travailleurs
La société CNCTPC est une entreprise chinoise qui opère dans le secteur du BTP. C’est elle qui a le contrat du prolongement de l’autoroute du nord, à partir de Tiébissou jusqu’à Bouaké. Mais depuis le début des travaux, il y a deux ans, les travailleurs se sont mis plusieurs fois en grèves pour dénoncer les mauvaises conditions de travail. C’est le cas de la dernière grève du jeudi 12 mai 2022.
C’est depuis le 25 avril 2022, que les travailleurs de ce lot A ont commencé la grève en demandant à la direction de payer leur « droit de rupture de contrat ». Plusieurs d’entre eux ont été licenciés et la direction leur a dit qu’elle n’a pas de « droit » à leur verser.
Alors, ils ont arrêté le travail pour réclamer ensemble leur « droit de fin contrat ». Au deuxième jour de grève, les 480 travailleurs étaient toujours soudés, mobilisés et déterminés à poursuivre leur lutte. C’est devant cette détermination que la direction a dû reculer et accepter, de payer ces droits le 10 mai.
Les travailleurs ont repris le travail en attendant cette la date du 10 mai. Mais le jour venu, la direction leur versa des miettes allant de 3000 F à 80.000 F, en précisant que c’était le « droit des congés » et les « gratifications » de samedi et dimanche n’ayant pas été pris en compte.
La colère des travailleurs monta d’un autre cran. Le 12, ils bloquèrent tous les travaux et dans l’après-midi, une nouvelle rencontre fut organisée par le préfet de la région en présence de l’inspection et de la direction de l’entreprise ainsi que des contrôleurs de l’AGEROUTE.
Pour avoir du poids dans ce face-à-face, les travailleurs ont sonné la mobilisation de tous. Ainsi, la rencontre s’est tenue dans le hall de la préfecture où plus de 150 travailleurs étaient présents.
Avec cette pression, les travailleurs ont mis sur la table leurs revendications telles que : la déclaration à la CNPS, le contrat en CDI pour tous ceux qui ont plus d’une année de présence, un nouveau calcul des droits payés, le non licenciement des travailleurs jusqu’à la fin du projet en décembre prochain, l’élection de délégués du personnel, etc. Mais rien n’est encore gagné car la direction de l’entreprise n’a pas encore approuvé ces revendications.
La poursuite de la mobilisation est donc nécessaire, voire même son élargissement aux autres chantiers pour augmenter leur force et contraindre leurs exploiteurs à lâcher sur les revendications. Autrement, la direction de l’entreprise fera tout pour rouler les travailleurs dans la farine.