CDCI : les travailleurs tapent du poing sur la table

14 novembre 2016

Le quotidien des travailleurs

Le 25 Octobre dernier, les travailleurs de CDCI (la Compagnie de Distribution de Cote d’Ivoire), ont entamé une grève de 72 heures pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. La CDCI est une entreprise de distribution de produits divers dont les produits de première nécessité, possédant les supermarchés King Kash. Les travailleurs réclament entre autres des revalorisations salariales, une prime de logement et des frais de routes pour les camionneurs. Ils réclament également la prime d’ancienneté, le paiement des heures supplémentaires, etc. Par exemple au lieu des 40 heures, la direction les maintient au travail entre 60 et 80 heures par semaine sans pour autant prendre en compte les heures supplémentaires. Selon un travailleur qui marquait son indignation devant les pratiques patronales, « la direction donne 2.000 francs CFA comme frais de mission à un chauffeur de camion qui a à sa charge un apprenti pour livrer des marchandises, par exemple, jusqu’à San Pedro », autant dire 1000 F par personne. C’est seulement « 7.000 francs CFA à celui qui va d’Abidjan jusqu’au Nord du pays ». Et les salaires quant à eux tournent autour de 100.000 F, prime de transport comprise.

Lorsqu’ils ont entamé leur mouvement de grève, le patron qui n’était pas habitué à ce que les travailleurs lui tiennent tête, a commencé par montrer son arrogance habituelle. Mais lorsqu’il s’est rendu compte de la détermination des travailleurs, il est très vite revenu à de meilleurs sentiments en reconnaissant que les revendications des travailleurs étaient justifiées.

Si ce patron était vraiment sincère, il aurait pu changer cette situation depuis les 14 ans que cette entreprise existe. Mais même pour reconnaitre cela, il a attendu que les travailleurs tapent du poing sur la table.

Entre reconnaitre et payer ce qu’il doit aux travailleurs, il y a une marge. Il ne la franchira que si les travailleurs maintiennent la pression et lui font perdre de l’argent.