Cartes de séjour : retour aux rackets et aux exactions policières ?
LEUR SOCIÉTÉ
Les non ivoiriens, natifs des pays hors CEDEAO seront de nouveau soumis à des titres de séjour. Cette carte fournie par l’ONI (Office national de l’identification) coûtera 300.000 F par personne. Près d’un million et demi de personnes sont concernées.
D’après un communiqué du gouvernement, tous ont jusqu’en décembre pour être en possession de la carte de séjour. C’est dire qu’à partir de cette date, les policiers et autres corps habillés auront libre cour pour se livrer à des contrôles d’identité à tout-va sur les populations.
Les petites gens, qui ont fui la guerre ou une situation difficile et qui ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire, seront les premières victimes. Payer 300.000 F pour des personnes qui ont de faibles revenus ou qui survivent grâce à des petits boulots est quasi impossible, d’autant plus s’il s’agit de payer pour toute une famille.
En 1990, avec l’instauration des premières cartes de séjour et suite aux rafles, rackets et humiliations qui avaient suivi leur mise en œuvre, bien de familles modestes s’étaient disloquées. Les pères de familles étaient confrontés, soit à faire vivre leurs enfants comme des clandestins dans un pays où ils sont souvent nés et où ils ont grandi, soit à les renvoyer dans un pays que les parents avaient fui pour un mieux-être.
Cette situation qui avait prévalu après 1990 risque de revenir. Et les politiciens démagogues seront tentés de s’en prendre à nouveau aux étrangers en les désignant comme des boucs émissaires.