Campagne contre l’insalubrité : les autorites se moquent des populations

26 octobre 2015

LEUR SOCIÉTÉ

L’ANASUR, l’agence chargée des ordures ménagères a lancé récemment une campagne « opération ville propre ». Pour cela des spots publicitaires passent à la télé à longueur de journée où on demande à la population des choses du genre : balayer devant sa cour ; mettre ses ordures dans des sacs plastiques et les faire sortir à 17 heures afin que les camions viennent les ramasser ; ne pas boire de l’eau dans des sachets plastiques ; ne pas verser les eaux sales dans les rues, etc. Ce sont là des mesures qui tendent à faire porter le chapeau de l’incurie des gouvernants à la population.

Le problème des ordures ménagères perdure depuis des décennies. Il est dû à l’insuffisance des investissements des différents gouvernements qui se succèdent. Aujourd’hui, l’officine gouvernementale en charge de la gestion des déchets demande à la population de conditionner les ordures dans des sachets plastiques alors que c’est le gouvernement qui interdit l’utilisation de ces sachets plastiques. De plus, dans les quartiers ouvriers les véhicules de ramassage sont rares, parfois inexistant car il n’y a même pas de routes praticables pour les véhicules. Ces gens-là demandent à la population de balayer devant leur porte. Voici une autre mesure ridicule. S’il s’agissait d’un petit village, ça pourrait peut-être s’appliquer. Mais dans une ville comme Abidjan, avec 6 millions d’habitants, c’est se demander comment le fait de balayer devant sa porte peut mettre fin à l’insalubrité ! Au lieu de demander à la population de ne pas verser de l’eau usager dans les rues, ces gens-là feraient mieux de construire des égouts dans les quartiers pauvres pour résoudre le problème.

Pour régler définitivement le problème de l’insalubrité, il faudra beaucoup plus d’investissements dans l’enlèvement des ordures, la viabilisation des quartiers populaires, la construction d’égouts pour évacuer les eaux usées. Au lieu de cela, ces gens préfèrent jeter la pierre aux populations et empochent l’argent budgétisé à cet effet.