Campagne contre les faux médicaments : c’est le capitalisme qui tue

29 septembre 2015

LEUR SOCIÉTÉ

Une campagne de grande envergure contre les  faux médicaments a été lancée récemment. À cette occasion, la radio RFI a consacré plusieurs émissions de sensibilisation. La presse nationale a aussi relayé cet événement.

Il en existe plusieurs catégories : ceux dans lesquels, on note une absence de principe actif ; il y a le cas des médicaments qui contiennent de faux principes actifs ou ceux dont le dosage est incorrect. Dans certains cas, il s’agit de faux emballages. Les média ont fait état d’un produit vendu contre la toux, fabriqué avec de l’antigel de voiture. Cela a causé 84 décès au Nigéria en 2009. Au Niger, il y a quelques années, 2500 enfants avaient été vaccinés avec de l’eau du fleuve.

L’utilisation de faux médicaments provoquerait la mort de près de 800.000 personnes par an, surtout dans les pays sous-développés.

Dans une ville comme Abidjan, la prolifération des médicaments de la rue est très répandue. Dans les gares routières, les marchés et dans les rues, on retrouve de plus en plus de « médecins » improvisés qui vendent des médicaments à coups de beaux discours. Des gens qui s’autoproclament « tradipraticiens » pullulent un peu partout.

Avec la baisse continue du pouvoir d’achat des masses pauvres, se soigner convenablement relève d’un véritable casse-tête. Des soins de qualité, cela coûte très cher. Seule une petite couche de la population y a accès. L’écrasante majorité est obligée de se soigner dans la rue. Les campagnes de sensibilisation n’y changeront malheureusement pas grand-chose.

Par ailleurs, derrière la lutte contre les « pharmacies par terre » se cachent les intérêts des pharmaciens et des firmes pharmaceutiques qui perdent des parts de marché. Il y a aussi l’État qui ne parvient pas à prélever les taxes. Ces gens-là, ce n’est pas la préoccupation de la santé de la population qui les pousse à développer des « campagnes de sensibilisation » mais d’abord la santé de leurs caisses.

Il est possible de rendre les soins accessibles à tous. Mais cela relève d’un leurre tant que la santé restera soumise à la loi du profit.