Ça remue fort dans le marigot !

18 janvier 2020

LEUR SOCIÉTÉ

Le 23 décembre passé s’est joué un nouveau feuilleton de la politique ivoirienne. Après 6 mois passés hors de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro a tenté un retour au pays. Le régime d’Abidjan a mis en place un fort comité d’accueil de plus de 800 policiers et gendarmes pour le dissuader de rentrer. Il a donc fini par dérouter son vol vers le Ghana et est retourné en Europe ; il a demandé l’exil politique en France. Entre-temps un mandat d’arrêt international a été émis contre lui par les autorités ivoiriennes pour « détournement de deniers publics et tentative de déstabilisation de l’autorité de l’État ». Plus de 15 dirigeants et animateurs de mouvements qui lui sont proches ont été mis aux arrêts pour « trouble à l’ordre publique et complicité ».

Il y a moins d’un an, Guillaume Soro était le président de l’Assemblée nationale ; il a été contraint de « libérer le tabouret » du perchoir car il n’était plus en odeur de sainteté auprès du pouvoir. Il a alors endossé des habits d’opposant à Ouattara qu’il a pourtant activement aidé à mettre en place il y a environ dix ans. Dès sa démission, il a fait une tournée de campagne dans le nord du pays et a annoncé vaguement son intention de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2020. Pendant son séjour européen où il a animé des rencontres avec des ivoiriens de la diaspora, il n’a eu de cesse d’envoyer des pics au pouvoir en place.

Cela n’a pas été du goût des hommes fort d’Abidjan, surtout que Soro leur dispute la même base électorale, le nord du pays. Pour le moment ils ont décidé de le tenir hors du pays avec la menace d’un mandat d’arrêt et de décapiter son mouvement par des arrestations et la traque de ses partisans.

À quelques mois des élections présidentielles, les antagonismes entre potentiels candidats font planer des risques de nouvelles crises et font renaitre la psychose de 1999 et de 2010 au sein de la population.