Bâtiment : à FCS, il faut faire la grève pour avoir son salaire
Le quotidien des travailleurs
Sur les chantiers de Faso Construction et Service, les travailleurs sont toujours obligés de faire des arrêts de travail avant d’avoir leur salaire du mois.
Pour le salaire du mois de mai qui vient de finir, il a fallu que les travailleurs se donnent rendez-vous sur le chantier d’Angré 8ème tranche le mercredi 11 juin pour tout bloquer. Il faut rappeler que le directeur, comme à son habitude, avait donné rendez-vous aux travailleurs, le 10 du mois. Comme si c’est le 10 qu’on paie les salaires ! Malgré cela, le patron n’a pas payé les travailleurs. Ces derniers ont accepté de travailler jusqu’au soir. Mais le lendemain jeudi 11, ils ont dit, pas question de reprendre le travail si la direction ne paie pas les salaires.
Donc très tôt le matin, les travailleurs ont organisé deux piquets de grève. Chaque groupe était composé d’une quinzaine de travailleurs pour tenir les deux entrées du chantier. Une fois, les entrées contrôlées par les travailleurs en grève, le reste des travailleurs est venu se masser devant l’entrée principale pour attendre l’arrivée du grand patron. Les piquets avaient pour consigne de ne laisser aucun travailleur de FCS, même les petits patrons, accéder au chantier. Mais comme sur le site, il y a deux autres entreprises de construction qui exercent, l’autre consigne était de laisser passer les travailleurs de ces entreprises. Le directeur est arrivé aux environs de sept heures mais il a pris peur de la foule et est rentré en trombe sur le chantier. Parce que non seulement, il y avait les travailleurs du chantier CNPS, mais en plus les travailleurs des autres chantiers qui attendaient aussi leur salaire sont venus s’ajouter.
Le directeur a voulu faire intervenir son adjoint pour essayer de convaincre les travailleurs. Mais ceux-ci lui ont plutôt dit qu’il ferait mieux d’aller chercher leur argent que de venir bavarder. Et qu’il était inutile de parler de reprise si les salaires ne sont pas payés. Il est reparti illico à la banque et dans l’après midi il est venu avec la paie des travailleurs. Une partie des travailleurs ont eu l’intégralité de leur paie. Par contre, la majorité des travailleurs n’ont eu qu’une avance et c’est seulement le mardi 16 juin qu’ils ont reçu le reste.
La direction, pour camoufler son incapacité à gérer les travailleurs et surtout sa défaite contre la mobilisation des travailleurs, a décidé de donner le travail en tâcheronnat aux mêmes travailleurs dont ils n’arrivent pas à payer le salaire dans le temps. Ainsi, pour le moment les travailleurs, surtout ceux qui le voulaient, car la majorité est partie, sont en train de travailler en attendant l’autre fin du mois pour voir si les choses seront différentes. Dans le cas contraire, comme ils le disent eux-mêmes, ils savent quoi faire pour avoir leur dû.