Adjawi : les travailleurs transportés dans des conditions déplorables et dangereuses
Le quotidien des travailleurs
Adjawi est un village de la commune de Port-Bouët. Il est séparé par la lagune de la commune de Koumassi où il y a une zone industrielle. Il a commencé à se surpeupler à la suite de nombreux déguerpissements qu’il y a eu dans les quartiers de Port-Bouët, Koumassi et Marcory. Aujourd’hui, les habitations s’étendent à perte de vue. Ce sont pour la plupart des habitations précaires où habitent des ouvriers de la zone industrielle de Koumassi, des travailleurs du bâtiment, des gens vivant de petits métiers ou de petits commerces.
Ces travailleurs, pour se rendre au travail, doivent traverser la lagune, et de quelle manière ? Les seuls moyens de transport en commun existant ce sont les « pinasses ». Ces embarquements de fortune sont propulsés par un petit moteur. Le matin, vu le nombre de personnes qui sortent, ce sont des queues interminables où l’on peut passer facilement plus de 30 mn. Les travailleurs y sont entassés à plus de 100 par pinasses. Il n’y a ni bouée de sauvetage, ni matériel de secours en cas de problème. C’est donc le cœur serré et la peur au ventre que les travailleurs empruntent ces embarcations de fortune.
Les patrons qui emploient ces travailleurs se fichent complètement des conditions dans lesquelles ces derniers se rendent à leur boulot. Les autorités de ce pays sont bien au courant de cette réalité. Mais comme c’est leur habitude, elles attendent toujours qu’il y ait un drame pour faire semblant de verser des larmes de crocodile et jouer les médecins après la mort !