Adjawi : démolition scandaleuse des habitations des pauvres !

14 février 2023

Le quotidien des travailleurs

Le 27 janvier 2023, au grand dam des habitants, un bourgeois accompagné par la police et des machines Caterpillar ont commencé à démolir les maisons au bord de la lagune. Cela continue jusqu’à ce jour.

Une partie du groupe scolaire Azia a été rasée, créant une surcharge d’élève dans le reste du bâtiment. Actuellement beaucoup de familles dorment encore dans les débris des maisons. Le déguerpissement a commencé pendant que les locataires étaient au travail. C’est par exemple le cas d’une élève de 3ème et de sa petite sœur en classe de CPE 2 vivant seules dans une « entrée-couchée ». De retour de l’école, elles se sont retrouvées sans habitation. On voit à quel point l’État et les bourgeois se moquent de la vie des pauvres.

Il parait que l’État a cédé cette partie du village à un bourgeois. Il est donc autorisé à « déguerpir » les pauvres gens pour la construction d’une aire de loisir ou on ne sait trop quoi.

Adjawi est un quartier de la commune de Port-Bouët et fait limite avec la commune de Koumassi par la lagune Ebrié. Il est aussi proche du 43ème BIMA et de l’aéroport. C’est un quartier peuplé de gens pauvres dont la majorité est constituée d’ouvriers des zones industrielles de Koumassi, de Vridi, du port d’Abidjan. Il y a aussi des ouvriers du bâtiment, ainsi que ceux des petits métiers.

Depuis plus de cinq ans, les exploitants de sable ont trouvé leur richesse en pompant le sable dans cette partie de la lagune. Aujourd’hui, c’est toute la bordure du quartier que la bourgeoisie veut exploiter. Le fait que cette bordure est visible depuis le Carrefour Akwaba gène la bourgeoisie et l’État. Ils veulent donc cacher la misère que leur système capitaliste a engendrée. Les pauvres sont chassés de ces endroits sans avertissement, sans moyen de relogement, ni dédommagement.

Dans cette société où les riches peuvent s’enrichir sous la protection de l’État, les gens souffrent de la misère ou ne trouvent pas de logement, ni de travail. Mais c’est bien là le dernier des soucis des autorités et des capitalistes.