Accidents de la route : l’incurie des pouvoirs publics
CÔTE D’IVOIRE
Le 22 avril dernier, un grave accident de la circulation a eu lieu sur l’axe Yopougon-Abobo passant par la prison civile. Le bilan fait état 10 morts, 11 blessés dont 5 cas graves ainsi que d’importants dégâts matériels. La plupart des victimes sont des travailleurs se rendant au boulot.
Ce genre de drame de la route devient de plus en plus fréquent. Rien que dans la seule journée du 5 avril deux autres accidents sur l’autoroute du nord ont coûté la vie à au moins 14 personnes. Le premier a eu lieu à 15 km de Yamoussoukro, faisant 6 morts et 27 blessés. Le second, à 149 km d’Abidjan, est une collision entre un minicar de transport et un véhicule particulier : 8 morts et 27 blessés. Le 1er avril, une collision entre un car et un poids-lourd sur l’axe Ferkessédougou et Ouangolo, 20 morts. Le 25 mars, sur le tronçon Bouaflé-Yamousoukro, collision entre un car et un camion, 21 morts et 33 blessés, etc. La liste des accidents serait longue à égrainer.
La grogne suscitée par l’enchaînement de ces accidents meurtriers a obligé le gouvernement à monter au créneau pour faire semblant de s’en préoccuper non sans verser quelques larmes de crocodile sur le sort des nombreuses victimes. Le ministre du Transport a tout de suite pointé du doigt « l’incivisme des conducteurs ». Or, la responsabilité du gouvernement est pourtant très grande, ne serait qu’à cause de l’état des routes. À cela s’ajoute bien d’autres causes comme par exemple le mauvais état des véhicules qui tout en ne répondant pas aux critères de sécurité circulent quand même car leurs propriétaires paient des dessous de table pour obtenir le certificat de visite technique. Il en est de même pour l’obtention du permis de conduire. Tout le monde sait qu’avec un bakchich on n’a même pas besoin de mettre les pieds dans une auto-école pour obtenir son permis. Il y a aussi le fait que les corps habillés censés veiller au respect du code de la route sont plus préoccupés à racketter qu’à faire de la prévention routière. De plus, dans les compagnies de transport, les chauffeurs en sous-effectif sont poussés à faire des heures supplémentaires et conduisent dans un état de fatigue avancée. Comment s’étonner alors de la multiplication des accidents de la route ?