Abengourou : la colère des élèves contre les mauvaises conditions d’étude
LEUR SOCIÉTÉ
Du 9 au 12 octobre 2017, les élèves du lycée moderne d’Abengourou ont manifesté leur mécontentement contre les autorités éducatives. Ils ont protesté contre le manque d’électricité, l’insuffisance du nombre de tables-bancs, la surcharge des salles de classe et le déficit d’enseignants. Les cours ont été suspendus et une marche a été effectuée par les élèves dans les rues de la ville pour exprimer leur colère. Avant eux, à Tingrela les élèves ont manifesté pour les mêmes raisons.
C’est un problème général. Si ce sont les élèves de l’intérieur du pays qui sont les premiers à se soulever, c’est parce que la situation y est encore plus dramatique. Il y a un manque réel d’enseignants estimé à 3000 et à cela s’ajoute une insuffisance criante d’infrastructures scolaires.
À Abidjan les enseignants sont plus nombreux mais les salles de classe dans les établissements publics sont surchargées avec autour de 100 élèves par classe.
Le surplus d’élèves dans le secondaire est orienté vers les écoles privées qui ne sont, pour la plupart, que des « écoles-boutiques ». Celles-ci exigent des frais d’inscription élevés allant de 40.000 F à 100.000 F. L’enseignement est au rabais et les enseignants mal payés.
Dans les établissements primaires publics c’est encore plus grave. Dans la plupart, c’est le système de la double vacation. Malgré cela, les classes sont toujours surchargées, surtout dans les écoles des quartiers populaires.
À l’intérieur du pays, il y a des cas où 2 à 3 enseignants doivent tenir six classes de différents niveaux. Dans certains endroits, c’est sous des préaux de fortune que les cours se font. A la moindre intempérie, pluie ou rayons solaires trop forts, les cours sont suspendus.
Alors quand Madame la ministre de l’Education s’étonne que 50% des élèves admis au collège ne savent pas lire, cela frise le ridicule car on ne peut pas semer du maïs et espérer récolter du sorgho.