À qui profitent les « opérations déguerpissements » ?
Dans les villes comme dans les campagnes la misère s’aggrave. La prolifération des bidonvilles dans la capitale est une des conséquences visibles de l’appauvrissement de la population laborieuse.
A l’inverse, les riches ont amassé tellement d’argent qu’ils veulent mettre la main sur les espaces libérés par la chasse aux pauvres des bidonvilles. C’est ainsi qu’ils lorgnent, par exemple, sur un terrain de 3.700 hectares à Port-Bouët, le long des murs de l’aéroport, en longeant la mer jusqu’à Gonzagueville. Cet endroit est occupé jusqu’ici par plus de 20.000 pauvres. Certains sont installés-là depuis 30 ans. Ils risquent d’être délogés manu militari par les autorités publiques pour satisfaire l’appétit des promoteurs immobiliers qui veulent s’accaparer de cet espace pour construire, à en croire la presse, « des hôtels de standing, des centres commerciaux, d’appartements de luxes et des infrastructures modernes ». Ce projet serait déjà passé en conseil des ministres.
Ces capitalistes et leurs mandants au pouvoir ont peut-être vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Mais ceux qui habitent cet endroit n’ont pas encore dit leur dernier mot. Et il n’est pas dit qu’ils se laisseront déloger sans réagir.