À quand la résolution du problème d’eau ?
À Abobo, commune la plus peuplée et aussi la plus pauvre de la ville d’Abidjan, il y un problème endémique d’eau et cela dure depuis des années. Mais ces deux dernières semaines le problème semble s’être aggravé. Les robinets ne fournissent plus d’eau dans nombre de quartiers de la commune.
En temps normal dans la plupart des quartiers de la commune, l’eau n’arrive dans les robinets qu’aux heures tardives. Il y a des quartiers (Désert, Akeikoi, Bokabo, Biabou, etc) où le débit de l’eau est tellement faible que c’est dans quelques coins de bas-fonds que l’on vient se ravitailler.
Les infrastructures pour le ravitaillement en eau des quartiers n’ont pas suivies l’extension de ces derniers. En plus, le matériel vieillissant n’a pas été renouvelé pour assurer son bon fonctionnement. De ce fait, même l’approvisionnement d’eau est rythmé par des coupures intempestives. Abidjan a vu sa population passer de 1,5 million à près de 6 millions aujourd’hui avec les mêmes installations. Le déficit journalier est estimé à 150.000 m3 pour un besoin estimé à 500.000 m3. L’État et la Sodeci, jusque-là, se sont contentés de surutiliser l’existant et d’empocher l’argent de la vente d’eau. C’est seulement maintenant, vu la gravité de la situation, que l’État essaie de mettre en place des structures pour pallier au manque d’eau. Le 1er ministre entouré d’un parterre de notables a visité des chantiers de Yopougon et de Moossou destinés à l’amélioration de l’approvisionnement en eau d’Abidjan. Ils prétendent que ses ouvrages permettront de mettre fin au problème d’eau. Pourtant en 2008 déjà, le ministre Achi Patrick en visitant le chantier du château en construction d’Angré, promettait au Abidjanais que le problème d’eau serait un lointain souvenir dans trois mois. Aujourd’hui, 6 ans après, des quartiers d’Abidjan sont toujours confrontés au même problème.
En attendant, c’est surtout dans les quartiers les plus défavorisés qu’on souffre des pénuries. C’est ainsi que dans la journée du vendredi 21 novembre dernier, des femmes du sous quartiers de Dokui excédé par cette énième coupure d’eau qui perdure, ont organisé une manifestation devant l’agence de la Sodeci du quartier. Le manque d’eau pèse en 1er sur les femmes, car c’est elle qui dans le quartier font la corvée d’eau. Quand il faut se lever tôt ou porter des bassines d’eau sur une longue distance, c’est surtout les femmes qui en souffrent.
À l’exemple des femmes du Dokui, c’est une grosse manifestation qui peut décider les dirigeants à se soucier des problèmes concernant les pauvres.