Cico : les travailleurs continuent de se battre
Le quotidien des travailleurs
La CICO (Côte d’Ivoire Construction) est une entreprise du BTP. Elle a en charge la construction de plusieurs chantiers comme par exemple la cité des agents de trésor sur la route de Bingerville ou la construction des bureaux de la téléphonie mobile Green.
Il y a 6 mois, elle avait signé des accords avec les travailleurs de ces différents chantiers. Il s’agissait de la déclaration individuelle de tous les travailleurs à la CNPS ainsi que le respect du barème salarial du BTP. Mais une fois le temps des accords passé, la direction a fait fi de toutes ces recommandations. Les représentants des différents chantiers ont tempêté auprès de la direction pour qu’elle respecte ses engagements, mais en vain. Et comme le chantier de Green prend fin, elle a voulu dégraisser le personnel. Les travailleurs ont réclamé leur numéro de CNPS, comme prévu dans les accords. Quand ils ont vu que la direction veut les tourner en bourrique, ils ont bloqué le chantier, le mardi 4 mars. Au cours de la négociation, les travailleurs ont exigé que tant qu’ils n’auront pas leur numéro de CNPS, pas question de quitter le chantier. Quatre jours après, la direction qui était dans le faux, a voulu faire un passage en force. Elle a mis fin au contrat de tous les travailleurs, payé le salaire de la quinzaine avec solde de tout compte. Ensuite elle a affiché une note interdisant le chantier à tout travailleur de CICO. Mais c’était sous-estimer la détermination des travailleurs. D’autant plus que ce problème concernait aussi tous les travailleurs des autres chantiers. Le lundi 9 Mars, les travailleurs du chantier Green, comme un seul homme, bloquèrent à nouveau tout, interdisant même aux travailleurs des sous-traitants, qui étaient d’ailleurs solidaires avec eux, de faire quoi que ce soit tant que leurs problèmes n’ont pas trouvé de solutions. Devant ce blocage, l’architecte principal du chantier et un représentant du cabinet de Dominique Ouattara ont tenté de dénouer la situation. À 14 heures 30 minutes, une nouvelle rencontre fut organisée entre la Direction, les travailleurs du chantier Green, avec la présence de leurs collègues des autres chantiers. Devant ce rapport des forces, la Direction locale ne pouvait que bégayer et les médiateurs contraints de « condamner » leur propre camp. Ils ont promis de donner les numéros de Cnps au plus tard le mardi 10. La direction s’engagea par ailleurs à reprendre 20 travailleurs sur les 82, à produire les numéros dès le lendemain. Et c’est ce qui fut fait effectivement ce mardi 10 mars. A 15 heures, tous les travailleurs avaient leur numéro. Ce même mardi, une autre rencontre avait lieu à la direction de CICO pour l’application des autres points d’accord qui n’ont toujours pas été résolus.
Les patrons ont encore promis de faire mieux. Mais les travailleurs savent bien que ce n’est pas autour d’une table de négociation qu’ils contraindront les patrons à transformer leur parole en acte. Donc tout le monde est prêt à se mobiliser à tout moment.