Mibem : la colère gronde, la lutte continue !
Le quotidien des travailleurs
Le vendredi 26 octobre, chez Mibem, une société de fabrication de liqueur et de vin en carton située dans la zone industrielle de Koumassi, les travailleurs sont entrés en grève contre les menaces et autres renvois abusifs.
C’est depuis plusieurs années que les travailleurs de cette entreprise subissent ce genre d’abus. Ils travaillent 12 heures par jours avec un repos de 30 minutes seulement et cela, six jours sur sept pour un salaire de misère de 80.000 F. Certains sont obligés de travailler nuit et jour. Le travail de samedi est obligatoire mais pas rémunéré à titre d’heures supplémentaires. La majorité des travailleurs a le statut de journaliers après plus de 10 voire 12 ans de présence continue dans l’entreprise.
De temps en temps des coups de colère éclatent mais la direction réussi à diviser les travailleurs en les classant en plusieurs catégories. Une minorité a un statut d’embauchée tandis que la grande majorité est repartie entre « journaliers permanents » et « occasionnels ». Même ceux qu’il avait finis par embaucher par petites vagues ne sont pas contents de leur situation puisque leur ancienneté n’a même pas été prise en compte, ni la déclaration à la CNPS, le payement des heures supplémentaires, la revalorisation salariale, etc.
C’est ainsi que les travailleurs se sont encore une fois organisés. Ils ont saisi la direction avec une liste de revendications.
Sentant la colère montée, le patron a accordé une petite prime mensuelle aux embauchés et augmenté le salaire des journaliers. Autant dire une misère au regard des principales revendications avancées par les travailleurs ! Et comme il n’a pas réussi à étouffer la colère, un matin, il a choisi d’attaquer, en multipliant les mises à pied et les demandes d’explication, pour un oui ou pour un non et a même fait un renvoi. Il a aussi multiplié les mutations de postes dans l’usine.
Cette provocation avait pour objectif de précipiter la grève qui se préparait et lui permettre d’avoir toute latitude de renvoyer les têtes qui dépassent.
C’est en effet ce qui se produisit le vendredi 26 octobre. Les travailleurs ont bloqué l’usine pendant quelques heures. 8 travailleurs ont été jetés à la porte et une dizaine ont écopé de demande d’explication fallacieuse.
En réponse, les travailleurs ont déposé un préavis de grève. La période est très propice à cause de l’approche des fêtes de fin d’année, signe de bonnes affaires pour le patron.
Quel que soit l’aboutissement de ce bras de fer, les travailleurs ont gagné en dignité. Ils ont montré qu’ils ne sont pas des bêtes de sommes. Ils ont aussi appris à se réunir en Assemblé Générale, à décider démocratiquement de la conduite à tenir face aux attaques qu’ils subissent. Ils savent que les travailleurs des entreprises environnantes et au-delà vivent les mêmes réalités. Ensemble ils peuvent augmenter leur force pour mieux tenir tête aux capitalistes qui les exploitent.