C’est l’État et le groupe Bolloré qui sont les premiers responsables du drame d’Anyama
Dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 juin un glissement de terrain a endeuillé un quartier d’Anyama, commune de la banlieue proche du nord d’Abidjan. Le bilan fait état de 17 personnes décédées, 8 autres blessées, 52 familles sinistrées (soit 733 personnes) ainsi que 4 personnes portées disparues.
Ce quartier du nom de Derrière-rail jouxte la ligne de chemin de fer qui traverse tout le pays. Les logements sinistrés sont en contrebas et les rails traversent le quartier en hauteur sur une butte. Ce sont donc ces installations de la RAN (Régie Abidjan Niger) qui ont cédé sous les eaux de pluie, entrainant une coulée de boue. Les images de ce drame ont fait le tour des réseaux sociaux. L’image des personnes prises au piège de la coulée de boue et qui sont mortes par étouffement, hanteront pour longtemps la mémoire des habitants des quartiers précaires.
Mais la grosse pluie n’explique pas tout. S’agissant des rails suspendus dans le vide au-dessus du quartier, il y a bel et bien l’entière responsabilité de l’État et de Bolloré-Logistique, groupe qui exploite les chemins de fer en Côte d’Ivoire. Des travaux ont été lancés récemment pour rénover la voie ferroviaire et c’est encore Bolloré qui avait remporté le marché. Ce drame montre que ces travaux ont été réalisés en faisant des économies sur la sécurité des quartiers et l’aménagement du réseau ferroviaire.
La ministre de la Solidarité a fait son cinéma sur ce drame tout en mettant la responsabilité sur les populations vivant dans les zones à risques. Mais elle n’ignore pas que les vrais responsables de ce drame, ce sont en premier lieu l’État de Côte d’Ivoire et le groupe Bolloré. C’est le ministère de la Construction qui octroie les permis de construire. Et dans ce cas précis, c’est une structure mal réalisée de la RAN qui a cédé et qui a fait que l’eau s’y est engouffrée et a emporté les personnes sur son passage.
Pour le moment, l’État s’en sort à bon compte en faisant l’aumône aux sinistrés.