Le pouvoir a changé de main mais les pratiques maffieuses demeurent

27 octobre 2022

Mali

À leur arrivée au pouvoir, les galonnés putschistes avaient prévu de lancer un vaste projet de rénovation des routes qui sont dans un piteux état et qui causent énormément d’accidents. Il était question de donner des contrats prioritairement aux entreprises locales. Ils avaient promis qu’ils allaient diminuer le train de vie de l’État et que l’argent économisé ainsi irait dans la réalisation des travaux routiers. De plus, il existe une taxe spéciale prélevée par l’État depuis plusieurs années sur chaque litre de carburant soi-disant pour entretenir les routes et en faire de nouvelles.

Le constat est sans bavure, de l’aveu même de la ministre des Transports et des Infrastructures. Les entreprises en question disent qu’elles n’ont pas reçu l’argent promis pour engager les travaux, tandis que la ministre les accuse de ne pas respecter les délais.

Ce qui est sûr c’est que l’argent n’est pas perdu pour tout le monde. Il y en a qui doivent déjà se frotter les mains. Entre les gens du pouvoir (civils ou militaires), de la haute administration et ceux des entreprises capitalistes, les affaires de gros sous n’ont jamais cessé. Tout le monde sait que certains généraux roulent carrosse et sont milliardaires en francs CFA. Certains font du trafic dans la douane, d’autres dans la drogue ou dans la vente d’armes, dans l’immobilier, dans le transport ou tout simplement dans le détournement des caisses de l’État. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil du Mali et de bien d’autres contrées.